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Par : piwi
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mardi 27 Mar, 2018
Catégorie : Economie

Avant le Midest devenu GLOBAL, l’industrie reçue à l’Elysée

Alors que le Salon Global Industrie s’ouvre ce mardi à Villepinte (Seine-Saint-Denis), l’industrie française a décidé de pousser ses revendications auprès des pouvoirs publics. Plusieurs représentants de grands groupes comme Safran ou Michelin mais aussi des patrons de PME et ETI étaient reçus lundi soir à l’Elysée. Mais avant d’écouter leurs demandes, Emmanuel Macron les a d’abord enjoints à « relocaliser » leurs activités dans l’Hexagone. « Si notre industrie ces dernières décennies a détruit des emplois en France, c’est aussi parce que souvent les grands groupes ont pensé qu’il y avait des Nirvana hors de la France, que la réussite était forcément hors de la France », a martelé le Président de la République. Or « ce n’est plus le cas », a-t-il dit.

Emmanuel Macron a convenu de l’inertie française mais il a aussi pointé du doigt les dirigeants. « Ce pays pendant trop longtemps n’a pas fait les réformes qu’il devait faire pour que son industrie réussisse mais il y a eu aussi une défaillance de certains dirigeants économiques, qui ont pensé qu’ils pouvaient réussir hors du pays et y venant simplement pour former les enfants ou avoir accès aux soins » a souligné Emmanuel Macron. Face à ce constat, il a appelé les industriels à « relocaliser au maximum des régions qui ont été en difficulté » au nom de « la cohésion nationale ».

La question de la compétitivité
Face à cette demande, les industriels mettent eux en avant deux points essentiels : les charges sociales et la fiscalité liée à la production. « La question de la compétitivité reste pour l’essentiel devant nous », a martelé lundi matin lors d’une conférence de presse, le président de France Industrie, Philippe Varin, tout en saluant la reprise constatée l’an dernier.

Dans cette optique, France Industrie, qui se veut le porte-parole du secteur industriel français, a pointé 250 taxes pesant aujourd’hui sur les entreprises. Et de citer pêle-mêle le versement transport, la cotisation foncière des entreprises (CFE), la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), la contribution sociale de solidarité des entreprises (C3S) ou la fiscalité verte (TICPE)…

L’organisation évalue le poids de toutes ces taxes à environ 80 milliards d’euros pour l’industrie française contre 10 milliards pour sa rivale allemande. « En Allemagne, c’est sur le résultat fiscal que sont taxées les entreprises, alors que nous pouvons être taxés sur le chiffre d’affaires comme dans le cas de la C3S », explique Yves Dubieff, de l’Union des industries textiles.

Choisir le combat
Autre cheval de bataille, les charges patronales. « Elles représentent 7 % du PIB en Allemagne contre 13 % en France », a enchaîné Pierre-André de Chalendar, le PDG de Saint-Gobain. France Industrie estime que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) a très peu impacté l’industrie, favorisant plutôt la création d’emplois « peu qualifiés et à faible productivité » dans des secteurs peu exposés à la concurrence internationale. Elle estime nécessaire d’aller plus loin et d’abaisser les charges sur les salaires intermédiaires, inférieurs à 3,5 fois le SMIC.

France Industrie doit remettre le 28 mai une série de propositions au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, dans le cadre d’une mission menée avec la DGE et le Trésor. « Mais nous ne sommes pas fous, explique un patron. On ne pourra pas à la fois pousser sur la fiscalité de production et sur la baisse des charges. Il faudra choisir son combat. »

L’arbitrage de l’Elysée
Après Bercy, viendra ensuite l’arbitrage de Matignon et de l’Elysée. Or si Bruno Le Maire se dit prêt à poursuivre la baisse des charges, le Premier ministre, Edouard Philippe, s’était montré plus réservé à l’automne. Lors d’une visite chez Valeo, il avait jugé qu’on ne pourrait aller au delà de 2,5 fois le SMIC, que « quand on aura rétabli la situation de nos comptes publics » . « Edouard Philippe est un ancien maire. Il est conscient du poids de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) pour financer les collectivités », glisse un industriel.

Le poids des contraintes européennes joue aussi à plein. Et d’un point de vue politique, il sera aussi difficile pour l’exécutif de consentir à de nouvelles baisses de charges, après les milliards d’euros d’allégement consentis dans le cadre du CICE (transformé en baisse de charges en 2019). « On n’est pas focalisé sur le grand soir mais l’idéal serait d’avoir des coups gagnants rapidement, des éléments datés et précis pour donner de la confiance et investir », ajoute un autre.

Une année charnière
Malgré un petit ralentissement depuis janvier, le climat des affaires reste en effet à un niveau très élevé en France. Et l’année à venir apparaît clé. Véritable baromètre de l’industrie, Air Liquide surveille les mois à venir avec attention. « 2017 a été marquée en France par une progression de presque tous les secteurs d’activités. Les investissements ont repris de manière sélective. Mais nous sommes à un moment charnière. Il s’agit de voir si les industriels vont accroître ou pas leurs investissements en France, dans une stratégie de long terme », explique Louis-François Richard, en charges de l’industrie au sein de la filiale française d’Air Liquide.

Hier soir, Emmanuel Macron a estimé que le rebond « devrait se poursuivre au cours de ce premier semestre », tout en appelant les groupes français au patriotisme. « Parce qu’à la fin tous les grands groupes qui vous disent qu’ils sont mondialisés et qui parfois oublient qu’ils sont français. Le jour où ils ont un problème, ils vont voir la mère patrie, le jour où il y a un problème avec le fisc ou la justice américaine, on se souvient soudainement qu’on est français ».

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/industrie-services/industrie-lourde/0301485833317-macron-appelle-les-industriels-a-reinvestir-en-france-2164458.php#milIylAZRdYSjers.99

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1 commentaire pour : "Avant le Midest devenu GLOBAL, l’industrie reçue à l’Elysée"

  1. Des discours, toujours des discours mais à vrai dire peu de concret et d’objectifs à court, moyen et long terme de fermes et biens définis…
    Excepté le matraquage des retraités actuels comme futurs.
    On a changé de gouvernement, ce qui a créé une petite embellie et il était grand temps, mais en ce qui concerne notre futur presque rien n’a changé, le concret n’est pas au rendez-vous.
    Le pragmatisme, nos politiques, quel que soit leur bord, ne connaissent pas car, dans les formations supérieures dont presque tous sont issus, doit leur être enseigné le contraire : l’anti ou le non-pragmatisme.
    Et pourtant cette qualité est le fondamental du gagnant.

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