La fonderie et Piwi

MENU
Par : piwi
86
0
mercredi 20 Mar, 2024
Catégorie : Actu flash

Valdunes : symbole industriel du rail français sauvé

Valdunes : Europlasma, l’Etat et la SNCF sauvent ce symbole industriel du rail français

Valdunes, le dernier fabricant français de roues et d’essieux pour le ferroviaire, est sauvé. Europlasma, le repreneur, conserve finalement 184 salariés sur les 309 que totalisent les deux sites nordistes, après avoir encore amélioré sa proposition.

Le président Emmanuel Macron avait promis de « se battre jusqu'au dernier quart d'heure pour Valdunes », érigé en symbole de la souveraineté de l'industrie française.
Le président Emmanuel Macron avait promis de « se battre jusqu’au dernier quart d’heure pour Valdunes », érigé en symbole de la souveraineté de l’industrie française. (François Greuez/Sipa)

Par Nicole Buyse

Pour le dernier fabricant français de roues et d’essieux pour le ferroviaire, c’est enfin le dénouement après une année d’incertitude et de rebondissements depuis le départ de MA Steel, son actionnaire chinois, il y a un an.

Et il s’agit d’un dénouement plutôt heureux, puisque le tribunal de commerce de Lille Métropole a accordé ce mercredi à Europlasma, la reprise de MG Valdunes. Avec un fort soutien des pouvoirs publics et de la SNCF.

Le président Emmanuel Macron avait promis de « se battre jusqu’au dernier quart d’heure pour Valdunes », érigé en symbole de la souveraineté de l’industrie française.

Savoir-faire et les deux sites sauvés

Le plan de sauvetage est financé par une enveloppe de 36 millions d’euros. Le repreneur apporte 15 millions sur trois ans et l’Etat autant. Le plan est abondé de 5 millions d’euros par la Région Hauts-de-France et d’un million par la SNCF, qui entre au capital de la nouvelle société.

Spécialiste du retraitement de déchets, Europlasma, qui pourra entrer en jouissance dès mercredi à minuit, a finalement encore amélioré son offre de six postes.

Il reprend ainsi un total de 184 salariés sur 309, dont 66 sur le site de Leffrinckoucke près de Dunkerque – qui fabrique les roues -, et 108 sur 226 sur celui de Trith-Saint-Léger près de Valenciennes, qui les usine et les assemble en essieux. « Nous espérons pouvoir encore sauver quelques postes », a lâché Maxime Savaux délégué CGT et secrétaire du CSE à la sortie du tribunal.

Le ministre délégué à l’Industrie Roland Lescure s’est engagé à faire en sorte « qu’une offre de reclassement ou de formation soit proposée à chaque salarié non repris ».

Les salariés sont aujourd’hui rassurés. « Le savoir-faire français est sauvé et les deux sites sont repris », s’est félicité Philippe Lihouck autre délégué CGT. Car au départ, dans sa première proposition, Europlasma ne voulait reprendre que le site de Leffrinckoucke. La société girondine a finalement accepté de reprendre le deuxième site, privilégiant toutefois dans son plan celui du dunkerquois.

Il met ainsi en sommeil l’activité de fabrication d’essieux sur celui de Trith-Saint-Léger pour ne garder que l’usinage des roues fabriquées sur l’autre site, le temps de relancer le tout. Son objectif est de produire des roues décarbonées à Leffrinckoucke afin de se différencier de la concurrence.

Produire des roues vertes

Europlasma prévoit en effet d’y construire une unité de traitement de combustibles solides de récupération (CSR) ainsi qu’une ferme solaire, sans précision sur l’investissement. C’est avec cette énergie décarbonée qu’il produira des roues vertes d’ici deux ou trois ans. « Nous serions alors les premiers au monde à en faire », affirment les salariés.

« Ce qui est important, ce n’est pas de savoir si David rachète Goliath, c’est de savoir si on est capable d’apporter quelque chose de suffisamment structurant pour que Goliath redevienne Goliath », avait expliqué le PDG d’Europlasma, Jérôme Garnache, à la sortie du tribunal fin février.

« Si on n’avait pas cette certitude d’être capable de le faire, on n’en serait pas là », avait-il affirmé, avant de reconnaître que « le retournement de Valdunes (devait) être très rapide » parce qu’Europlasma n’est pas à même de supporter « 10-12 millions de déficit chaque année ».

Europlasma compte dans un premier temps maintenir la production de 20.000 roues par an. Valdunes, qui a réalisé en 2022 un chiffre d’affaires de 68 millions d’euros, perdait jusque-là un million par mois.

Lors d’une ultime et récente rencontre au ministère de l’Industrie avec toutes les parties prenantes, la société a reçu des lettres d’engagement de la part la SNCF, d’Alstom et de la RATP garantissant une partie du carnet de commandes. Pour le ministère de l’Industrie, qui s’est démené dans ce dossier, il s’agissait de « maintenir cette filière de production de roues de train en France ».

Zone de commentaire !

0 commentaires pour : "Valdunes : symbole industriel du rail français sauvé"

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Dernières publications


Toutes nos catégories

Articles par années

Les partenaire de Piwi