La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 27 Fév, 2014
Catégorie : Technique

Manoir Industries, usine de Pitres (27) une visite étonnante, qui méritait le détour.

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L’ATF Nord et Belgique vient de faire une retraite stratégique sur les bords de Seine. Henri Thévenin et Pierre Marie Cabanne ont eu l’idée de venir fêter Saint Eloi à Pitres (27) dans la maison mère du groupe Manoir Industries. Le groupe dispose là, à côté du pont de chemin de fer plusieurs fois bombardé pendant la dernière guerre, d’une aciérie qui nous a ouvert grandes ses portes.

Piwi un peu frustré n’a pas été autorisé à prendre des photos, mais va s’appliquer à vous rendre compte d’une étonnante visite qui nous rassure sur le sérieux de nos métiers, dont l’excellence et le niveau de haute technologie méritent d’être claironnées, en ces périodes de morosité pour l’industrie en France. Le nucléaire, la défense qui font l’objet de zones à régime restrictif n’ont pas été visités, ce que l’on comprend aisément.

Ludovic Lambert, le directeur d’exploitation de 1991 à 2000, qui depuis 6 mois dirige à nouveau l’usine, nous a fait l’honneur d’une présentation de Manoir Industries, dans son nouveau périmètre, entreprise qui réalise un chiffre d’affaires d’environ 220 millions d’euros et emploie 1 600 collaborateurs, dont 350 sur le site de Pitres.

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L’aciérie de Pitres créée après guerre en 1917, pour alimenter le front, avait déjà fait l’objet d’une véritable renaissance dans les années 60 sous l’autorité de son véritable créateur Roger Hubert (ESFF 54 & IDN). L’usine aujourd’hui travaille pour la pétrochimie et pour le nucléaire et 90 % de sa production française est exportée, à parts égales vers l’Europe et vers le reste du monde. Cette usine, placée ces 10 dernières années, sous le contrôle de fonds de pension, sans stratégie industrielle, est en train de vivre une nouvelle résurrection.

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Depuis le 1er mars 2013, l’aciériste français a comme actionnaire l’industriel chinois Yantai Taihai, un de ses anciens concurrents qui a repris les trois divisions Pétrochimie et nucléaire, Énergie et industrie, Rail et construction, assurant ainsi une 2ème vie à l’entreprise.

La centrifugation, technologie basique dans son principe, est en effet une niche technologique quand il s’agit d’aciers réfractaires contraints aux hautes températures. C’est ainsi que Manoir déjà bien placé dans la pétrochimie notamment sur le marché américain en plein développement, devient partenaire d’Aréva pour ce qui est du nucléaire en Chine.

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C’est cette usine de 120 000 m2, couverte pour la moitié, que nous avons arpentée avec un vif intérêt et de grands étonnements. Toutes ses pièces soumises à des températures et pressions sévères sont contrôlées par une multitude d’organismes certificateurs dont on connait les niveaux d’exigence.
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Les deux entreprises, Yantai Taihai, entreprise microscopique en Chine mais d’une très grande puissance sur le marché nucléaire et Manoir Industries restent distinctes puisqu’il ne s’agit pas d’une fusion, mais bien d’un rachat par un actionnaire qui est un authentique industriel, lequel aidera à faire progresser le savoir-faire français. Yantai Taihai prévoit un investissement de l’ordre de 50 millions d’euros pour l’ensemble du groupe Manoir Industries.
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Afin d’accompagner sa forte croissance sur le marché des pièces de fonderie pour des applications conventionnelles et nucléaires, Pitres a déjà investi dans un équipement majeur: une aléseuse grande capacité à colonne mobile de 15 mètres qui représente la première étape du repositionnement du site de Pitres comme partenaire technologique clef.
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Cet investissement permet d’augmenter la capacité d’usinage du site et d’intégrer des procédés qui aujourd’hui, sont sous-traités.
Soudage par faisceau d’électron, accélérateur linéaire sont les « latest investments » après 15 ans sans.

40 embauches sont prévues et le service R & D sera un des bénéficiaires des priorités à venir.
Fukushima qui a changé le cap de ces industries et le grand carénage d’EDF devraient assurer le second souffle de ce nouveau tandem.
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Revamping des centrales nucléaires et Steam reforming d’un côté, Cracking (pour l’ethylène des plastiques) de l’autre à destination des fours de pétrochimie, sont des savoir-faire pointus qui complètent ces compétences hors normes de nos métiers.

L’entreprise sait déjà et depuis longtemps répondre aux RCCM, ces règles de Conception et de Construction des matériels mécaniques des ilots nucléaires qui font l’objet d’un classement de sûreté.
La Chine, on le comprend, veut à terme proposer à l’export ses propres réacteurs, issus des technologies occidentales sinisées. Faut-il le regretter ? Ainsi va un monde qui bouge très vite auquel Manoir saura s’adapter.

Merci à Ludovic Lambert le directeur,

à Pierre Henri Nioche l’ingénieur soudure,

à Paul Vallon esff 88 responsable de production

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et à Christophe Brice esff 85 responsable méthodes et modelage

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qui nous ont conduits dans cette visite d’un phare de la fonderie française.

Patrick Wibault dit Piwi

Zone de commentaire !

2 commentaires pour : "Manoir Industries, usine de Pitres (27) une visite étonnante, qui méritait le détour."

  1. Ancien cadre ccial dans cette sté pendant les dix dernières (et meilleures) années de ma vie active ,je souhaiterais y revenir après 25 ans de retraite bien remplies pour voir les progrès réalisés ,tant au plan technique que technologique .
    J’envisage d’écrire directement à la direction pour demander officiellement l’autorisation de visite .

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