Comme l’annonçait le directeur régional des affaires culturelles Luc Liogier dans notre édition du 23 janvier dernier, la Drac (direction régionale des affaires culturelles) a donné, après une dizaine d’années d’attente, son feu vert à la restauration du carillon. Dès la semaine prochaine, les équipes de l’entreprise Paccard (Haute-Savoie) procéderont au démontage des cloches puis à leur dépose. Leur descente interviendra quant à elle à partir du 27 avril.
La cathédrale de Rouen possède un carillon (à usage musical) et une sonnerie de cloches à usage cultuel. L’ensemble a été installé et agrandi au cours de l’histoire, en 1914, 1954 et 1959. Le carillon de 1914 était composé de 29 cloches, tandis que la « sonnerie » comptait quatre cloches avec la Jeanne d’Arc (16 tonnes), la Caroline (3 300 kg), la Jean-Baptiste et la Petite Marie. Ces quatre cloches ont été détruites durant la Seconde Guerre mondiale, en juin 1944. En 1954, le carillon était restauré et passait à 50 cloches. Puis en 1959, la sonnerie était restaurée et la Jeanne refondue.
SIX CLOCHES A DEMEURE
En 2015, seize nouvelles cloches vont faire leur apparition. « Parmi elles, certaines vont remplacer des cloches de 1914 dont la qualité musicale n’est plus suffisante aujourd’hui pour faire partie du carillon », précise Anne Paccard, directrice du musée de la fonderie familiale. Les anciennes cloches seront conservées. Six d’entre elles seront prochainement installées dans la Tour de Beurre, permettant à la cathédrale de ne pas rester muette pendant la durée de la restauration. Deux autres seront exposées dans la Tour Saint-Romain.
L’opération va se dérouler en plusieurs temps. Une fois descendues, les cloches vont rejoindre la région du lac d’Annecy.
Elles bénéficieront d’un grand nettoyage et seront équipées d’un système de transmission qui les reliera au clavier à coups de poing.
Au fil des mois, les seize nouvelles cloches seront créées par la fonderie Paccard. Quelques-unes, de petite taille, ont déjà été coulées la semaine dernière. Parmi les neuf autres grosses pièces seront coulés deux bourdons – cloches sonnant à la volée – de 5 et 3 tonnes.
Après la restauration, le carillon comptera 64 cloches, ce qui le placera en deuxième place des carillons de France, après celui de Chambéry (70 cloches), également signé Paccard. « Les musiciens apprécieront notamment les quatre octaves chromatiques possibles sur l’instrument, commente Anne Paccard. Le but du facteur de carillon est de donner toute l’expressivité possible à l’instrument qui doit être extrêmement réactif. » Le carillonneur en titre, Patrice Latour, pourra d’ici un an tester le nouvel ensemble.
PATRICIA BUFFET
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