La cuve de l’EPR de Flamanville a été livrée sur le site, depuis Chalon, en septembre 2013. Photo Service presse Areva
L’anomalie de fabrication sur la cuve de l’EPR de Flamanville a été détectée « grâce aux contrôles demandés par la nouvelle réglementation » des équipements sous pression nucléaire, selon Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), auditionné ce mercredi par la commission des affaires économiques du Sénat.
« Au moment où la cuve a été forgée, vers 2005, la nouvelle réglementation venait d’être prise mais elle n’était pas en pleine application ». « Les essais n’ont pas été faits à l’origine mais plus tard, à notre demande, et ce sont ces essais qui ont permis de voir l’anomalie », indique le président de l’ASN. Il ajoute que « le procédé d’élaboration des lingots qui permettent ensuite de réaliser les pièces a changé pour l’EPR ».
« Pas un effet de la réglementation »
L’ASN a demandé à Areva de faire une revue générale des processus de fabrication de Creusot Forge, où a été produite la cuve du réacteur. Répétant que l’anomalie est « sérieuse », M. Chevet précise qu’il s’agit d’une anomalie même au regard de l’ancienne réglementation. « C’est une anomalie basse – inacceptable, je ne sais pas -. Il faut traiter l’anomalie, point ».
L’ASN avait annoncé en avril qu’une « anomalie » avait été détectée dans la composition de l’acier du couvercle et du fond de la cuve de ce réacteur nucléaire de troisième génération construit par EDF et Areva. La cuve, organe crucial, doit être de la plus grande qualité. « La résistance aux chocs mécaniques doit être au moins supérieure à 60 joules, selon la réglementation ». « À Flamanville elle est de 38 joules », précise M. Chevet. L’écart « n’est pas dans l’épaisseur du trait », souligne-t-il. « Ce n’est pas un effet de la réglementation, c’est même une anomalie au regard de l’ancienne réglementation ».
L’ASN a reçu le 13 mai dernier le programme d’essais d’Areva et doit l’analyser. Les essais prendront ensuite plusieurs mois. « Il n’y aura pas de position ferme sur la mise en service ou non de la cuve avant la fin de l’année ou le début de l’année prochaine », selon M. Chevet.
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