Le Télégramme
« La Fonderie de Bretagne va mieux », assure son nouveau directeur Jérôme Dupont
Jérôme Dupont a accompagné la transition à la Fonderie de Bretagne lors de la reprise par le fonds d’investissement Callista. Il a pris la tête de l’usine, depuis deux mois. Un an après la reprise par le fonds allemand, il se dit confiant pour l’avenir du site de Caudan, près de Lorient.
Callista Private Equity, fonds d’investissement allemand, a repris la Fonderie de Bretagne, à Caudan, il y a un an, le 3 novembre 2022. Que s’est-il passé durant ces douze mois ?
La Fonderie de Bretagne est une entreprise qui va mieux. Pas bien car on ne gagne pas d’argent, mais elle s’est transformée en un an. Quand on a un plan de marche, un peu de visibilité, un outil industriel et des compétences comme ici, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. La première action, c’est la création d’une direction commerciale qui n’existait plus dans l’entreprise depuis 2009. Nous sommes en négociations avancées avec sept clients potentiels et nous avons produit en novembre une pièce de support de pompe pour un nouveau client. Ce n’est pas grand-chose en termes de volume, 200 t, mais c’est le symbole de la diversification.
Bretagne économique
A Lorient, Fonderie de Bretagne vise l’équilibre en 2026
« La trajectoire de relance est enclenchée et a connu une réelle accélération ces derniers mois, reposant sur la dynamique volontariste des hommes et des femmes de l’entreprise, ainsi que sur le soutien des partenaires sociaux au projet. Mais n’oublions pas que cette trajectoire en est à son commencement », soutient Jérôme Dupont, directeur général de Fonderie de Bretagne depuis deux mois.
Un an après la cession par Renault au fonds d’investissement allemand Callista, la refondation est en marche, assure le nouveau directeur du site qui a mené cette transition.
Une force commerciale
Plusieurs avancées sont à mentionner, selon lui, dont la réorganisation d’une équipe commerciale, composée de six personnes. « Cette direction commerciale est d’ores et déjà en négociation avancée avec 7 nouveaux clients, et en discussion avec 45 autres contacts utiles« , souligne la direction. Avec comme objectif premier de diversifier les marchés pour assurer une activité continue et compétitive, Fonderie de Bretagne avance avoir démarré de nouvelles productions en novembre.
« L’objectif d’atteindre l’équilibre en 2026 reste toujours conditionnée à la pérennité de l’implication des salariés, dont je ne doute pas, à la bonne marche de la modernisation du site qui a débuté, au développement commercial qui s’est initié concrètement en 2023, mais également à la pérennité des engagements pris par l’ancien actionnaire, le groupe Renault », rappelle Jérôme Dupont.
Un plan de modernisation de plus de 32M€
Le cédant s’est, notamment, engagé à financer la modernisation de l’outil de production, selon un plan évalué à plus de 32 millions d’euros d’investissement. « Les premiers travaux ont commencé. » L’installation des équipements liés à la stratégie de diversification s’étendra jusqu’en septembre 2025.
Autre axe de redressement, l’optimisation énergétique. « La technologie de fusion va être transformée avec la conversion des fours basse fréquence vers la moyenne fréquence. Cette modification entrainera une économie d’énergie conséquente, évaluée à 20% », estime la direction. D’autres leviers d’efficacité énergétique porteront la réduction de la consommation de 30% en cinq ans, via la récupération ou l’autoproduction.
En 2023, Fonderie de Bretagne emploie 300 salariés.
Une usine qui ne gagne pas d’argent, un nouveau marché d’un volume de 200 tonnes par an,
Cet article: cela ressemble plus à de la communication, qu’à une réalité
Néanmoins, bon courage à la fonderie de Bretagne
Il ne faut pas oublier qu’ils ont failli fermer !
Repris par un fond financier on pouvait craindre le pire, toutefois les allemands ont une réelle culture industrielle et par conséquent on peut peut-être espérer qu’ils sauront en faire une entité rentable.
Pour être rentable cela doit faire l’objet afin d’une modernisation de l’outil de travail qui fut une des premières délocalisation de la RNUR fin des années 60 début 70 et qui depuis s’est bien appauvrit dans tous les sens du terme.
Bon courage et surtout bonne chance à eux.
Elle est loin, la « perle » des fonderies de l’ex-RNUR des années 80 que j’ai eu plusieurs fois la possibilité de visiter et d’y faire des essais.
Un beau gâchis dont la direction RENAULT ne peut pas être fière. Et si ce n’était que le seul exemple: FDP Fonte et Aluminium, etc. Le résultat d’une direction sans vision stratégique, capable des pires décisions. Et les responsables n’auront jamais à répondre de leur incurie, profitant tranquillement de leur retraite….
A l’échelle du pays, c’est la même chose.
Lors d’une interview radio donnée par Louis Schweitzer à un journaliste d’ Europe 1 à la fin des années 2000, le journaliste lui a posé (entre autres) deux questions :
« Lors de vos 13 années passée à gouverner Renault, quelle a été la décision la plus difficile à prendre ? » Réponse de Louis Schweitzer : « La fermeture de Vilvorde ».
« Et quelle décision regrettez-vous d’avoir prise ? » Réponse : « D’autoriser la vente des fonderies Renault ».
Réponse notable, car il n’arrive pas souvent qu’un haut fonctionnaire reconnaisse ses erreurs…
Il faut saluer l’honnêteté, pas si courante, de ce Monsieur.
Mais il n’empêche que cela ne l’absout pas de cette énorme erreur stratégique, tant pour le groupe RENAULT, que pour l’ensemble des personnels concernés.