En effet l’Etat (qui finance déjà le chômage partiel) est prêt, par l’intermédiaire du FSI et de la Région, à soutenir un plan de sauvegarde qui pérenniserait l’entreprise… à la condition que le nouveau propriétaire, M. Aiken “mette de son côté la main à la poche”. (7M€ d’investissement avaient été annoncés lors de la reprise , voir ici). Or ce dernier ne veut plus investir tant que les procès qui l’opposent d’une part à l’ancien propriétaire Delachaux (sur des PV de qualité et des risques indemnisés) et d’autre part la contestation de l’évaluation de l’entreprise lors de la reprise, ne sont pas résolus. Stratégie ou craintes réelles, la situation est bloquée et plonge les salariés dans de nouvelles interrogations sur les intentions de leur patron. En effet lors de la reprise il était question d’une production de 250 tonnes/mois pour une entreprise qui comptait 150 salariés. On parle aujourd’hui de chômage partiel dès lundi, les 70 salariés restants ne produisant déjà plus que 60 à 80 tonnes.
“Tant que l’entreprise est en procédure de sauvegarde vous ne pouvez pas rechercher d’autres investisseurs” expliquent les responsables syndicaux, qui semblent penser aujourd’hui que la décision du tribunal de placer l’entreprise en situation de redressement dès le 12 mars prochain pourrait devenir un moindre mal. Le seul espoir pour cela repose sur un nouvel apport de l’ancien propriétaire Delachaux qui “devrait verser de manière imminente une somme de 250.000 à 500.000 euros”. Sans cet apport l’entreprise serait virtuellement en cessation de paiement et l’on peut craindre alors qu’elle soit tout simplement placée en liquidation. Pour l’instant les ouvriers veulent encore y croire, la fonderie de Tamaris reste la dernière en France à être en mesure de produire les ogives destinées à l’armement. Son savoir faire et son intérêt stratégique ne sont pas remis en question et la tenue de la table ronde hier en en préfecture témoigne du souci réel de trouver des solutions “pour que Tamaris puisse vivre”.
Raphaël MOTTE
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