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Par : piwi
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mercredi 12 Fév, 2025
Catégorie : Actu flash

Luca de Meo : « Renault a apporté des solutions pour tous ses sites en France »

Luca de Meo : « Renault a apporté des solutions pour tous ses sites en France »

Quatre ans après avoir lancé la Renaulution, Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, s’est félicité à l’Assemblée nationale des résultats obtenus. Satisfait de la situation en France malgré la crise de la Fonderie de Bretagne, il réclame des aides à l’achat pour les voitures électriques.
L’Argus – Damon Schlaefflin Publié le 11/02/2025 – 1
Parfois irrité par les multiples questions des députés sur la Fonderie de Bretagne, Luca de Meo, directeur général du groupe Renault, s’est aussi montré satisfait des résultats de son entreprise depuis quatre ans.

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Luca de Meo a montré du répondant. Questionné pendant près de deux heures et trente minutes le 5 février 2025 par les députés de la Commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, le directeur général du groupe Renault a assumé sans sourciller sa ligne stratégique. Quitte à décevoir certains élus. L’homme fort de la marque au losange s’est avancé fièrement au moment d’évoquer la situation de son entreprise. Alors que l’Union européenne et l’urgence environnementale contraignent les constructeurs automobiles à se pencher vers les technologies électriques, Renault n’a pas le droit à l’erreur mais avance dans le bon sens. « Il y a à peine quatre-cinq ans, le groupe était dans une crise qui menaçait sa survie, avec 8 milliards d’euros de pertes au premier semestre 2020. Le plan Renaulution, présenté ici en 2021, est une réponse à cette situation. Aujourd’hui on peut dire que Renault va bien, et même mieux que la plupart des constructeurs européens. Mais cela a été un travail colossal de toutes les équipes de l’entreprise », assure Luca de Meo.

Les usines Renault ont fait leur transition

Dans le cadre de la Renaulution, le groupe a décidé de remettre la France au cœur de son projet. C’est pourquoi il a investi dans ses usines à travers tout le pays pour qu’elles puissent répondre à ses exigences de production mais aussi faire leur transition vers l’électrique avec des sites spécialisés. On les trouve à Douai, Maubeuge et Ruitz (ElectriCity), Cléon (moteurs électriques), Dieppe (Alpine), Flins (pôle d’économie circulaire), Batilly (nouveau Master), au Mans (châssis) et à Sandouville (FlexEVan). « Renault a apporté des solutions pour tous ses sites en France. Nous sommes pleinement engagés pour localiser la chaîne de valeur en France à l’avenir », souligne l’Italien. Dans le même temps, Renault a créé Ampere, sa filiale dédiée à l’électrique et aux logiciels. Toutes ces initiatives représentent un investissement de 14 milliards d’euros pour le groupe en France, qui compte contribuer à hauteur de 80 milliards d’euros au PIB du pays à l’horizon 2030. Luca de Meo l’affirme également : la production de la société dans l’Hexagone aura doublé d’ici à 2030 par rapport à 2019, alors que 8 000 personnes ont été recrutées depuis 2021.

Si on ne soutient pas les voitures électriques avec des aides à l’achat suffisantes, cela ne pourra pas fonctionner.

« Renault se bat pour créer un écosystème compétitif. Il n’y a pas si longtemps, on nous disait que faire des petites voitures électriques compétitives en France ce n’était pas possible. Aujourd’hui, on montre que si, c’est possible », atteste le directeur général du groupe. L’exemple parfait en est la Renault 5. La citadine est fabriquée à Douai, dans le Nord, et deux tiers de sa valeur sont produits en France. Mais l’enjeu est immense, car il faut désormais vendre ces modèles 100 % électriques sous peine de sanctions, à la suite du durcissement des normes CAFE. « La demande n’est pas là. Le déploiement des infrastructures de recharge est sept fois moins rapide que nécessaire, et le soutien à la demande n’a pas été mis en place par ceux qui ont fixé les règles. Si on ne soutient pas les voitures électriques avec des aides à l’achat suffisantes, cela ne pourra pas fonctionner », déplore Luca de Meo.

Luca de Meo Renault 5 jaune
Luca de Meo est fier de présenter une Renault 5 produite en France (à Douai).

Renault

La Fonderie de Bretagne n’était plus compétitive

Mais le gros sujet de discorde avec les députés a sans aucun doute été la Fonderie de Bretagne. Autrefois propriétaire de ce site de production de pièces motorisées basé à Caudan (Morbihan), le groupe Renault l’a vendu en 2022 pour en faire l’un de ses 800 fournisseurs en France. Sauf que le site ne trouve pas de repreneur depuis sa mise en vente. Pour cause ? Renault ne souhaite pas s’engager sur des volumes de commandes. De quoi placer le site en redressement judiciaire et poser la question de l’avenir des 300 salariés sur place. « Quand on regarde les chiffres, cette entreprise a perdu de l’argent pendant quinze ans et a cédé entre 30 et 50 % de marché opérationnel. Pendant ces quinze années, Renault a essuyé les pertes de la Fonderie de Bretagne. L’investisseur à qui on a vendu le site est parti en courant quand il s’est rendu compte de la situation. Le problème de la Fonderie, c’est un problème de compétitivité. Une entreprise qui perd de l’argent pendant quinze ans, qui a un free cash flow équivalent à la moitié du chiffre d’affaires, ça demande une restructuration », se justifie Luca de Meo.

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fonderie de bretagne renault
Après avoir cédé la Fonderie de Bretagne en 2022, le groupe Renault a fait de ce site l’un de ses fournisseurs. Mais il ne peut à ce jour s’engager sur des volumes de commandes.

Luca de Meo l’assure, personne ne se retrouvera sans emploi

Et pour ceux qui reprochent à Renault d’avoir lâché la Fonderie de Bretagne, il rétorque : « Nous, on s’est engagé sur une somme de 35 millions d’euros pour soutenir un plan de reprise et entre 15 et 18 millions du chiffre d’affaires, mais le point mort de cette entreprise est à 70 millions d’euros. On n’a pas lâché la Fonderie de Bretagne, on dit seulement qu’on ne peut pas garantir un certain niveau d’engagement de la part de Renault. La Fonderie dépendait à 85 % des commandes de Renault, et au lieu d’aller de l’avant on est allé en arrière, puisque maintenant c’est 95 %. C’est un signe du fait qu’ils ne trouvent pas de clients. » D’ailleurs, environ 200 salariés de l’usine ont fait le déplacement jusqu’à l’Assemblée nationale pour montrer leur désarroi à Luca de Meo face à la situation. Sauf que malgré les craintes, il l’assure, personne ne se retrouvera sans emploi, quel que soit l’avenir du site. « On s’engage et on prend la responsabilité, si jamais des emplois venaient à manquer, qu’on s’occuperait des gens en leur offrant un travail équivalent dans l’un de nos sites français. Je pense que, plus que ça, on ne peut pas faire » insiste un Luca de Meo un brin irrité par une séance intense.

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