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Par : piwi
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jeudi 24 Avr, 2025
Catégorie : Non classée

la scop albigeoise qui ne rouille pas

Nouvelle Fonderie Gillet, la scop albigeoise qui ne rouille pas

article diffusé le 4 mars 2025

Reprise en Scop par ses salariés en 2014, la Nouvelle Fonderie Gillet a passé en fin d’année dernière le cap des 10 ans. En s’appuyant sur une diversification réussie et sur la fabrication de pièces en petites et moyennes séries, l’entreprise est en croissance continue ces dernières années.

En 2014, vingt-quatre salariés faisaient le pari de reprendre leur entreprise en Scop. Dix ans plus tard, « nous ne sommes plus que treize sur les trente-cinq salariés actuels », souligne Nicolas Pomarède, le dirigeant de la Nouvelle Fonderie Gillet, qui souligne que cette reprise est une réussite. « Ça valait le coup car nous avons créé environ un emploi par an sur Albi et conservé des métiers rares en France. À l’époque, on n’avait rien à perdre », rappelle-t-il tout en remerciant l’Urscop pour son accompagnement et son soutien.

Aujourd’hui, en effet, l’entreprise albigeoise affiche un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros en 2024, après des exercices terminés à 3,5 millions et 2,9 millions respectivement en 2023 et 2022. « Notre premier secteur est le ferroviaire », explique le dirigeant de la Nouvelle Fonderie Gillet, qui fabrique des pièces métalliques en alliage non ferreux [1] en petites et moyennes séries. Fournisseur de la SNCF, la Scop produit notamment les poignées d’alarme, les seuils de TGV, des pièces mécaniques et va équiper tous les trains en crochets porte-vélos.

Une diversification qui porte ses fruits

« Le secteur de la défense est en croissance, même si on se refuse à toucher à l’armement, pour une question d’éthique. Nous produisons des pièces mécaniques très complexes », poursuit Nicolas Pomarède, qui cite ensuite de nombreux autres secteurs pour lesquels travaille son entreprise : pompage, nucléaire, mobilier urbain, lutte anti-incendie, maritime, machines industrielles, sport automobile… Une diversification stratégique dont le dépôt de bilan d’un gros client du secteur de la lutte anti-incendie a confirmé la pertinence.

« À l’heure actuelle, cette diversification se fait surtout par le bouche-à-oreille. C’est comme cela que nous avons intégré le marché de l’optique il y a 4 à 5 ans », indique le PDG tarnais, qui aimerait mettre en place une équipe commerciale pour structurer la prospection. Une création qui irait de pair avec l’aménagement dans de nouveaux locaux, un projet dans les cartons depuis quelques années. « L’agglomération nous aide à porter ce projet, car nous voulons rester sur Albi. Nous avons besoin d’aller chercher des aides pour le réaliser. Si cela se déclenche cette année, nous pourrions envisager de déménager en 2027-2028 », estime Nicolas Pomarède, conscient de repousser chaque année l’échéance.

« Prioriser la montée en compétence »

Pour maintenir ses performances, la Nouvelle Fonderie Gillet s’est donc spécialisée dans les petites et moyennes séries. « Sur les grandes séries, on ne peut pas être concurrentiels face aux entreprises chinoises », pointe avec justesse le dirigeant, entré chez Gillet en 1987. « Donc, il faut miser sur la qualité et le délai. Être capable de fournir des pièces de haute technicité assez rapidement. » Des compétences qui se transmettent au sein de la Scop. « L’organisation reste pyramidale, avec des responsables de secteur, mais ces responsables sont d’anciens ouvriers, qui viennent parfois donner un coup de main en production. On communique davantage et on prépare les départs en retraite en priorisant la montée en compétence en interne. »

Fort de cette organisation et du savoir-faire de ses usineurs, ébarbeurs, fondeurs, mouleurs à main ou noyauteurs, la Nouvelle Fonderie Gillet est sollicitée pour des projets d’envergure comme les rambardes du pont de Montauban et des projets plus historiques ou patrimoniaux. « Nous avons récemment réalisé la plaque commémorative du premier anniversaire du classement de la Maison Carrée de Nîmes au patrimoine mondial de l’Unesco. Et nous travaillons sur un trophée pour le RC Narbonne à partir du scan du trophée conservé au musée du rugby », illustre Nicolas Pomarède. « Il faut se faire plaisir, même si ces projets prennent du temps et ne sont pas forcément rentables. Et cela fait la fierté des équipes. »
Paul Périé

Sur les photos : Des salariés de la Nouvelle Fonderie Gillet. // La plaque réalisée pour la Maison Carrée de Nîmes. Crédits : Nouvelle Fonderie Gillet.

Notes

[1Aluminium, alliages cuivreux comme le bronze et le cuproaluminium

1 Message

  • Adrien R le 23 avril 17:50

    Bravo à eux, sauf pour leur pseudo éthique basée sur l’industrie de la défense. On parle de défendre la France, on parle de notre sécurité collective, de la stabilité mondiale, de la protection de nos intérêts vitaux, sans lesquels, cette SCOP et la vie de ses salariées, ne pourraient exister, de manière si confortable.

    Il est ridicule de la part de ce dirigeant, de refuser de servir nos armées et nos services de défense du pays, c’est totalement utopique, de croire que notre sécurité relève de l’opération du Saint Esprit. C’est une vision étriquée et faible.

    L’industrie de défense, vaut mieux la laisser au chinois et empêcher votre SCOP de survivre, voire de s’agrandir et donc, de créer de l’emploi, pérenniser les savoirs-faire locaux ?

    Espérons qu’il réfléchisse bien à ce sujet et qu’il change intelligemment d’avis.

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