La construction du centre de recherche sur la métallurgie des poudres du Creusot enfin lancée
Après plusieurs années de retard, la première pierre du centre de recherche sur la métallurgie des poudres, baptisé Calhipso, a été posée au Creusot, en Saône-et-Loire. Ce projet ambitieux, porté par le CEA et la Communauté urbaine Creusot Montceau (CUCM), ambitionne de placer la Bourgogne au coeur de l’innovation industrielle.
Par Lucile Meunier Publié le 28 nov. 2024
La construction du centre de recherche Calhipso a débuté au Creusot , avec la pose symbolique de la première pierre le 18 novembre. Ce futur bâtiment de 260 mètres carrés sera spécialisé dans la métallurgie des poudres, un procédé de pointe permettant de créer des alliages par frittage (traitement thermique jusqu’à 2.000 degrés et 2.000 bars) et non par fusion. Il abritera donc une machine spécialisée dans la compression isostatique à chaud.
Comme l’explique la Communauté urbaine Creusot-Montceau (CUCM), ce procédé permet de « réaliser des matériaux et des composants de grandes dimensions et de formes complexes, difficilement imaginables par les moyens de production classiques (tels que la forge ou la fonderie) », avec des applications concrètes dans l’aéronautique, la défense, le nucléaire ou l’automobile.
Créer des liens entre l’industrie et la recherche
Le projet, qui devait initialement sortir de terre au printemps 2023, a pris du retard. En cause ? des raisons administratives dues à l’implication de nombreux acteurs, à savoir la CUCM, l’Université de Bourgogne , le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), Framatome, l’Ecole des mines de Paris et le CNRS. L’Université, qui pilote le projet, mise désormais sur une livraison à l’automne 2025.
Avec ce nouveau centre de recherche, le Creusot entend se placer au coeur de l’innovation industrielle. Début octobre, la communauté urbaine a également inauguré son incubateur de start-up Hub & Go , situé à quelques mètres du futur centre Calhipso, et qui entretient déjà des liens étroits avec le monde de la recherche. « La proximité de cette installation avec les entreprises du bassin Le Creusot-Montceau, mais aussi avec les acteurs de l’innovation et de la formation (IUT Le Creusot, Polytech Dijon, Laboratoire ICB, Hub & Go…) est un véritable atout pour le territoire », note l’Université de Bourgogne, dans son communiqué.
Si l’Université de Bourgogne mise sur la recherche industrielle, c’est aussi parce que la Bourgogne-Franche-Comté reste la première région pourvoyeuse d’emplois dans la métallurgie. 4,5 % de la population salariée travaille dans cette industrie, selon la Drees.
Un projet à plusieurs millions d’euros
Dans le cadre de France 2030, le projet a bénéficié du soutien de l’Agence nationale de la recherche (ANR) à hauteur de 3 millions d’euros pour financer la machine de compression isostatique à chaud, mais aussi du contrat métropolitain CUCM-Région (600.000 euros) et du Feder (962.500 euros) pour la construction du bâtiment.