La nouvelle fonderie Gillet va célébrer ses 10 ans d’existence vendredi à la salle de la Mouline. Malgré des périodes difficiles, le pari est gagné et l’entreprise se porte bien.
» Au début, on partait pour 3 mois, puis six mois, puis un an… » Aujourd’hui, ça fait dix ans. Dix ans que les salariés de la nouvelle fonderie Gillet font tourner l’entreprise sous forme de Scop. Dix ans après, le pari est réussi. L’entreprise affiche une belle santé économique avec un chiffre d’affaires en hausse, de 3, 9 M€. » On a commencé à 2, 2 M€ », explique Thomas Pomarède, le directeur, qui ne pensait pas un jour occuper ce poste. » On ne pouvait pas recruter alors on est tous monté d’un cran. Même une Scop est hiérarchisée », commente-t-il.
De 23 salariés, l’entreprise est aujourd’hui passée à 35. Ce succès, la fonderie le doit à plusieurs atouts.
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La montée en compétences a été une des priorités de Thomas Pomarède et de son équipe lors de la reprise (bureau d’étude, usinage…). » On a remis des compétences. Aujourd’hui, la fonderie est capable de gérer un chantier de A à Z. De la conception au produit fini », assure-t-il.
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Autre atout, quand certains sites sont spécialisés, elle, travaille plusieurs alliages légers (à base de bronze, aluminium, cuivre), ce qui est rare en France.
Cette diversité, la fonderie la cultive également au niveau des clients. » En 2017, un de nos clients a déposé le bilan et on est passé d’un coup à – 600 000 € de commandes », raconte le directeur. Du coup, on a essayé de se lancer dans des branches où on n’était pas ». Comme l’optique ou le mobilier urbain qui sont devenus des secteurs importants. Aujourd’hui, la fonderie a trois gros clients et 200 autres par an. Ils sont ainsi moins dépendants. » Il y a un recul de l’activité de pompage (une des gros marchés de l’entreprise), mais on ne l’a pas vu. Si on ne s’était pas développé, on aurait eu un gros problème », assure Thomas Pomarède.
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Ainsi, la fonderie réalise toutes sortes de pièces. En petite comme en grosse quantité. Actuellement, elle réalise les 400 rambardes pour le pont de Montauban, ou la copie exacte d’une coupe Reichel des années » 70″ pour les anciens joueurs des clubs de Narbonne et Paris, ou encore des pièces pour des formules Renault ou encore des carters pour le préparateur Néo.
Mais la principale force de la fonderie, c’est ce travail d’équipe. « On reste un groupe soudé, c’est notre principale force ». Tous les mois, le directeur fait une réunion d’information avec tout le monde : nouveaux clients, nouveaux chantiers, achat de machines… Les décisions importantes sont prises en conseil d’administration (sept personnes), puis validé par l’assemblée générale. » En fait, dans une Scop, le dirigeant doit comprendre que ce n’est pas sa boîte et qu’il doit être transparent. Et les salariés doivent comprendre que le dirigeant ne peut pas les consulter sur les décisions de tous les jours. C’est une histoire de confiance des deux côtés », assure Thomas Pomarède. En fin d’année, chez Gillet, tout le monde à la même prime de participation. » On a choisi ne pas rémunérer à la part. On touche tous pareil ».
Désormais, la fonderie Gillet se tourne vers l’avenir. Le gros projet est un déménagement sur l’ancien site Dyrup. C’est en gestation. Si cela pouvait se réaliser, l’entreprise pourrait se développer. Prendre un commercial pour conquérir de nouveaux marchés. Aujourd’hui, cela ne marche que par le bouche à oreille. Et embaucher dix nouvelles personnes. « Pour bien vivre, il faut faire les choses bien sans se presser », répète Nicolas Pomarède. En attendant, Gillet continue d’investir. Elle a acheté pour 300 000 € de matériel cette année. 2 M€ d’investissement en dix ans. Une des fiertés du directeur.
La plus ancienne fonderie de France
Nouvelle fonderie Gillet : les secrets de la réussite de cette fonderie une des plus vieilles entreprises de l’Hexagone. Elle a débuté rue de la mairie, avant de déménager après guerre sur son site du Castelvieil.
En 2008, l’entreprise subit un premier dépôt de bilan à la suite de la flambée du prix des métairies premières. La famille Gillet qui gérait l’entreprise depuis ses débuts, quitte la direction.
Puis un second en 2014. C’est à ce moment-là qu’une vingtaine des 41 salariés décide de créer une Scop pour continuer l’aventure. Après un essai non réussi avec un PDG venu de l’extérieur, Nicolas Pomarède, 28 ans de fonderie, devient président du conseil d’administration puis directeur.