Le projet Coralium, porté par les groupes Liébot et Corre,

est enfin sorti de terre. Désormais en phase de montage conformément au calendrier initial, l’installation de 9 600 m2 est unique en France : elle comporte à la fois une fonderie mais aussi une usine de broyage et de tri qui permettra le recyclage de tous types de déchets aluminium directement sur le site, ce qui en fait une vraie fonderie bas carbone. Le projet a nécessité un investissement de 42 millions d’euros et permettra à terme de produire 40 000 tonnes de billettes aluminium bas carbone.

Coralium devrait être en mesure de couler ses premières billettes à Saint-Hermine en Vendée lors du premier trimestre 2025 (lire également notre reportage dans Verre & Protections Mag n° 132, page 96).
Christian Chevrel, directeur général des activités amont du groupe Liébot, précise : « C’est pour faire face à un problème majeur d’approvisionnement d’aluminium bas carbone en Europe que le groupe Liébot a décidé de se lancer dans ce projet d’envergure. Nos besoins en profilés augmentaient fortement et on ne trouvait plus de fournisseur pour nous accompagner. On était bloqué dans notre stratégie bas carbone, alors on s’est dit, pourquoi n’investirions-nous pas nous-mêmes ? »

Le projet initial était d’investir dans une fonderie bas carbone de 20 000 tonnes, afin de satisfaire les besoins directs du groupe Liébot. Mais le groupe décide assez rapidement de s’associer avec un partenaire, l’entreprise Fineiral de la famille Corre, et de doubler les capacités du projet. Ainsi les 20 000 tonnes d’aluminium bas carbone supplémentaires produites pourront être livrées à d’autres acteurs du marché, dans une volonté de « rendre accessible à tous l’innovation bas carbone ».

Un planning très serré

Malgré la complexité de ce projet d’innovation, le groupe Liébot et leurs associés se sont imposé un calendrier très serré afin de répondre le plus rapidement possible à leurs besoins de matières premières. « Nous avons lancé le projet en 2022 et on va démarrer en 2025 ! », souligne Christian Chevrel. « Nous avons fait en sorte d’aller très vite parce qu’il y a une véritable urgence à aller sur la solution bas carbone. Et notre souhait, également, c’était d’être la première fonderie bas carbone à se fonder en France. »

Le coût du projet impacté par l’inflation

Les aléas de la conjoncture ont coûté cher aux groupes Liébot et Corre. Le projet, qui avait été estimé à 30 millions d’euros, aura au final coûté 42 millions, les entreprises ayant subi de plein fouet les augmentations de prix des matières premières en 2022, notamment de l’acier, des réfractaires… « Le deuxième élément qui explique l’augmentation, c’est qu’il y avait de nombreux projets de fonderie, non seulement en France mais dans le monde entier à ce moment-là. Les équipementiers n’arrivaient pas à répondre à cette forte demande. Les délais s’allongeaient de manière colossale et évidemment, il y a aussi eu une inflation des prix. On a donc subi ce double effet », ajoute le directeur général. Un coût qui a cependant été absorbé en partie par les aides de l’État : France 2030 ayant fourni neuf millions d’aide au projet. « Cette aide nous a surtout permis de ne pas revoir à la baisse l’ambition de ce projet »
Mais l’engouement autour de Coralium est un grand motivateur, ajoute-t-il. « C’est un projet qui fait sens, tout le monde en comprend l’intérêt. C’est une grande fierté pour nous de le porter », conclut Christian Chevrel.

Les fours en cours de montage.

Le four de délaquage.

Les machines de tri à rayon X.