Les familles Corre et Liébot créent la première fonderie française
Sur la photo : (de gauche à droite) Christian Chevrel, André Liébot, Thierry et Régine Corre et Bruno Léger.
Des déchets aluminium actuellement perdus au profit d’autres marchés
La France compte à ce jour deux** fonderies produisant des billettes d’aluminium uniquement à partir de déchets aluminium « blancs », c’est-à-dire d’aluminium brut. En l’absence de débouché, les chutes d’aluminium générées en usine (dans lesquelles l’aluminium est laqué et généralement barretté) et l’aluminium de fin de vie (issu de la déconstruction de produits ayant déjà vécu), quittent le territoire pour être recyclés à l’étranger. Ils reviennent rarement en France.
*https://www.ecologie.gouv.fr/construction-et-performance-environnementale-du-batiment ** hors fonderie à usage interne
Or dans les années à venir, la quantité d’aluminium de fin de vie, issu de la déconstruction, ne fera qu’augmenter sur le territoire, notamment en raison du Décret Tertiaire de juillet 2019, qui fixe des obligations de réduction de la consommation d’Energie dans les bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m2.
Il y a urgence à mettre en place une véritable « boucle fermée » pour baisser le poids carbone des ouvrages en aluminium, notamment dans le cadre de la RE2020. Les produits aluminium en fin de vie (fenêtres, façades, garde-corps, cloisons….) seront ainsi recyclés pour devenir de nouveaux produits pour le bâtiment, l’ensemble des opérations étant réalisé en France.
Demain, la première fonderie capable de traiter tout type de déchet aluminium
Les familles Corre et Liébot unissent leurs forces afin de créer la première fonderie française capable de trier tout type de déchet pour produire de l’aluminium bas carbone. Celle-ci aura vocation à couvrir les besoins propres de ces deux groupes mais également les besoins des professionnels du bâtiment.
Elle verra le jour à Sainte Hermine en Vendée. Une société, Coralium, a été créée pour permettre cette activité. Un terrain de 70 000 m2 a été identifié et accueillera une usine de 9 000 m2. Le projet, d’un montant total de 30 millions d’euros, entrainera la création d’une soixantaine d’emplois.
Un processus industriel global et très élaboré
Cette fonderie sera la première en France à être capable de traiter tout type de déchet aluminium (pur, laqué, barreté, ou fin de vie). Cela suppose un processus de tri particulièrement élaboré, composé de nombreuses étapes et de machines performantes pour arriver à un alliage 6060 ou 6063 qualité Bâtiment. Des étapes de broyage, séparation magnétique, tamisage, tri par rayons X, délaquage, se succèdent pour obtenir un métal identique à une première fusion.
Elle aura une capacité de production de 20 000 tonnes de billettes aluminium par an dans un premier temps.
Un site conçu pour limiter son impact environnemental
Pour la première fois, ces installations de tri sont situées sur le même site que la fonderie, contribuant ainsi à réduire le bilan carbone lié au transport. Celle-ci sera dotée des technologies les plus récentes et performantes, notamment avec l’installation d’une centrale de production d’électricité qui fonctionnera grâce à la chaleur récupérée sur le site de production, et qui permettra de réduire la consommation nécessaire pour alimenter ce type d’industrie.
A propos de Coralium
Créée au printemps 2022 par les familles Liébot et Corre, Coralium sera la première fonderie française capable de traiter tous les types de déchets aluminium sur un même site.
Véritablement pensée dans une logique d’économie circulaire, elle triera et traitera les trois types de déchets aluminium afin de produire des billettes d’aluminium pur pour les acteurs français du bâtiment.
Le plan climat fixe pour objectif la neutralité carbone en 2050. Pour le secteur du Bâtiment, qui représente 23% des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle nationale, la décarbonation s’affiche comme un enjeu majeur. Les éléments constitutifs des bâtiments doivent sans tarder se réinventer dans une version bas carbone. Pour ce faire, les familles Corre (extrusion et thermolaquage de profilés aluminium) et Liébot (menuiseries, principalement aluminium, extrusion et thermolaquage de profilés aluminium), investissent ensemble pour l’avenir de la profession en créant le premier site français capable de trier tous les types de déchets aluminium et de les transformer en billettes d’aluminium à faible taux carbone.