AGENCE FRANCE-PRESSE – RANA MOUSSAOUI
Le maire de la ville, François de Mazières, a commandé cette statue pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin célébré cette année. PHOTO EMERIGE MÉCÉNAT
(Saint-Rémy-lès-Chevreuse) C’est une sculpture en bronze à l’aspect contemporain mais historique par son symbole : une statue de Molière a été érigée mercredi pour la première fois à Versailles.
Sous les applaudissements, la sculpture de 250 kilos pour 1,80 mètre a été dévoilée à quelques pas de la gare Rive Gauche de Versailles, dans un bosquet ; un clin d’œil voulu puisque Molière jouait ses pièces dans les jardins du château lors des divertissements royaux.
L’œuvre, au départ de la couleur jaune doré du bronze à l’état brut, a été dévoilée au public en « brun foncé » après l’étape de la patine.
L’ancienne cité royale a une célèbre statue équestre du roi Louis XIV devant le château, mais aucune du dramaturge le plus connu de France, protégé de ce même roi devant qui il a joué plusieurs de ses pièces à Versailles.
C’est ici qu’il a créé sa première version de Tartuffe, rapidement censurée, L’Amour médecin, George Dandin ou encore L’Impromptu de Versailles.
Cette dernière pièce va être présentée dans le cadre du « Mois Molière », festival de théâtre annuel de la ville créé il y a 26 ans pour permettre à des troupes émergentes de présenter leur version des pièces du dramaturge.
Le maire de la ville et créateur du festival, François de Mazières, a commandé cette statue pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean-Baptiste Poquelin célébré cette année, mais l’idée lui trottait dans la tête bien avant.
« Quand vous allez à Salzbourg, vous voyez Mozart partout, ils valorisent leur histoire… Molière incarne la culture française mais aussi une culture populaire de haut niveau », dit-il à l’AFP.
La statue a été commandée à l’artiste Xavier Veilhan, qui s’est inspiré d’une sculpture visible dans le hall de la Comédie-Française : celle d’un Molière en position assise, les jambes allongées et la tête reposant sur la main, signée de Jean-Jacques Caffieri, sculpteur du XVIIIe siècle.
Proche du public
L’œuvre ne repose pas sur un piédestal, pour « honorer la proximité que Molière entretenait jadis avec son public », selon M. Veilhan.
Fin mai, lors de l’étape de la ciselure, une odeur de bronze et d’abrasif se dégage d’un des ateliers de la Fonderie de Coubertin, située dans la Vallée de la Chevreuse.
« Ça va rendre Molière certainement plus présent dans la ville, il mérite cet hommage », affirme Christophe Berry, directeur de la fonderie.
À ses côtés, une artisane protégée de surlunettes ponce la surface pour la lisser. Réalisé selon la technique de la fonte au sable, « c’est un modèle très lisse, très tendu, qui ne laisse passer aucun défaut », précise-t-il, avant de poursuivre son polissage.
« Dans ce travail-là, contrairement aux restaurations, on ne regarde pas les gravures, c’est la version de l’artiste qui prime », explique encore M. Berry.
« Molière ici n’a pas de moustache », comme on peut le voir dans de nombreux portraits, sourit-il.
La statue, dont le coût s’élève à 130 000 euros, a été financée par le Fonds de dotation Emerige. Quant au bosquet, réalisé par l’architecte Nicolas Gilsoul, il est pris en charge par la ville.
La Fonderie de Coubertin avait déjà réalisé des statues de personnages historiques, notamment la statue du général Charles de Gaulle près des Champs-Élysées et celle de Winston Churchill, les deux signées de Jean Cardot.
Pendant longtemps, la fonderie de Coubertin ne travaillait qu’à la cire perdue.
La discussion était animée lors des Cyclatefs organisés à la fondation de Coubertin avec notre ami, Jean DUBOS.
Pour avoir un très bon résultat pour une pièce lisse, le sable (surtout le sable silico-argileux de Villejuif)
reste le meilleur procédé . Ce n’est que mon avis (voir les pièces coulées par la fonderie Rudier).
Un ancien Meilleur Ouvrier de France, Mr Jean-Claude BRIERE, ne me contredira pas.
PIWI Confirme
même Rodin venait de son atelier de Meudon se fournir à Villejuif (au pied de l’institut Gustave Roussy) et des grands chateaux d’eau
Rodin n’utilisait jamais la cire perdue.
Et Piwi, chez Bervialle vendait cette curiosité géologique le Jaune Fort un produit naturel 180 AFA et 22 % d’argile !
Je me garderai bien de rentrer dans un échange aussi technique, je trouve simplement cette statue très réussie voir moderne et je vais tâcher d’aller la voir sans attendre.
Félicitations à tous ceux qui ont participé.
D’accord avec Bernard,pour des pieces tendues et des polis miroir, le sable plutot que la cire perdue
C’est le procédé que je privilégie,en utilisant aussi le modèle souple / sable à prise chimique qui permet d’éviter parfois la cire perdue
Sable ou cire,je trouve que les deux n’ont pas les mêmes aptitudes au polissage et je prefere aussi le grain fin et regulier d’une fonte au sable