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Par : piwi
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mardi 23 Mai, 2023
Catégorie : Automobile

Usine automobile : le chinois BYD courtisé par la France 

Les Echos –

Le numéro deux des voitures électriques, derrière Tesla, veut construire une usine en Europe mais hésite encore sur sa localisation. L’Espagne et l’Allemagne seraient également sur les rangs.

BYD vise les 800.000 immatriculations par an, à l'horizon 2030, en Europe.
BYD vise les 800.000 immatriculations par an, à l’horizon 2030, en Europe. (Cfoto/SIPA Usa/SIPA)

Par Guillaume Guichard

C’est l’un des plus gros investissements attendus ces prochaines années, en Europe, dans l’automobile. Le géant chinois de l’électrique, BYD, veut construire une usine sur le Vieux Continent pour mieux se lancer à sa conquête. La France fait partie des pays envisagés par le groupe de Shenzhen, aux côtés d’autres grands pays de l’automobile, d’après la presse anglo-saxonne.

« Les discussions se poursuivent avec BYD », a confirmé aux Echos une source ministérielle française. Et ce, bien qu’aucun représentant du constructeur chinois n’ait été présent, la semaine dernière, au sommet Choose France – où le patron de Tesla, Elon Musk, a fait au contraire un passage remarqué .

La France, l’Espagne, l’Allemagne, la Hongrie et la Pologne feraient partie des Etats qui se battent pour accueillir le futur site géant du Chinois. Le « Financial Times » indiquait également, début mars, que BYD était en discussion avec Ford pour la reprise de son usine allemande de Sarrelouis. « Des rumeurs », évacue aujourd’hui un porte-parole de la marque chinoise, semblant indiquer que BYD préfère, actuellement, construire lui-même son usine.

« Proche d’un port »

BYD a listé auprès des pouvoirs publics ses critères de choix pour cette usine. « Elle devra se situer près d’un port [ce qui semble exclure la Hongrie, NDLR], au milieu du marché qu’elle desservira », précise aux « Echos » un porte-parole de BYD. « L’usine d’assemblage et la gigafactory devront être proches l’une de l’autre, et à proximité des sous-traitants. Nous étudions à l’heure actuelle plusieurs localisations, où les conditions logistiques et d’emplois seront les meilleures. Il y a beaucoup de défis à relever. »

La presse locale espagnole aurait identifié un des sites prospectés, une friche de 100 hectares, en Galice. Une telle superficie pourrait-elle être trouvée également en France ? Les autorités ont bien réussi à allouer 80 ha (plus 40 ha en option) pour la gigafactory de ProLogium à Dunkerque. De plus, dans son projet de loi Industrie verte, présenté mardi dernier, le gouvernement annonce « pré-aménager et pré-équiper par anticipation 50 friches industrielles, soit environ 2.000 hectares ».

Deuxième producteur de voitures électriques derrière Tesla grâce au dynamisme du marché chinois, BYD (pour « Build Your Dream ») s’est lancé en 1995 en tant que fabricant de batteries. Le groupe, qui compte Berkshire Hathaway parmi ses investisseurs, est devenu un redoutable constructeur automobile qui intègre l’essentiel de la chaîne de valeur.

800.000 ventes par an dès 2030

Il s’est lancé en 2021 en Europe sur quelques marchés clés. En Norvège, pays très en avance sur l’électrification, mais aussi en Allemagne, et revendique aujourd’hui une présence dans 14 pays.

Les volumes sont, pour l’instant, lilliputiens mais progressent rapidement. Après avoir écoulé 1.200 véhicules en 2021, il a presque quintuplé la mise en 2022, avec plus de 5.700 immatriculations (sur 1,8 million dans le monde, en comptant les hybrides rechargeables, essentiellement en Chine).

Le constructeur automobile vise surtout 800.000 ventes en 2030 en Europe, ce qui représenterait à cet horizon une voiture électrique sur 10 sur ce marché, et lui permettrait de monter sur le podium des marques les plus vendues. Si la France accueillait la future usine de BYD, de tels volumes de production placeraient à nouveau le pays à parité avec l’Espagne, deuxième pays producteur européen.

C’est pour nourrir cette ambition que BYD entend construire une usine sur le Vieux Continent. « Nous voulons investir durablement en Europe et nous faire un nom, détaille le porte-parole. Nous ne pouvons tout simplement pas tout construire en Chine pour ensuite exporter, cela n’aurait pas de sens du point de vue environnemental. »

Cheval de Troie

Le constructeur devrait présenter début juin ses concessionnaires partenaires pour investir le marché français. Il s’est déjà associé au réseau multimarque By My Car en Ile-de-France, où il compte déjà deux showrooms dédiés. « Nous ne vendons pas les voitures nous-mêmes, mais nous nous appuyons sur des partenaires locaux », précise-t-on chez BYD Europe.

Les constructeurs français pourraient toutefois voir dans une usine BYD française un redoutable cheval de Troie. Ils se souviennent de Toyota, qui a installé, en 1999, une usine près de Valencienne et en a fait l’ un de ses principaux outils de conquête (réussie) du marché européen. En revanche, les sous-traitants pourraient voir d’un bon oeil l’arrivée providentielle d’un nouveau client. Si tant est que BYD s’approvisionne localement.

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