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Par : piwi
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mardi 24 Oct, 2023
Catégorie : Economie

Prix pour les industriels : EDF livre ses vérités 

Accord européen, régulation du nucléaire,

Le directeur exécutif du groupe EDF, Marc Benayoun estime que certaines entreprises françaises peuvent fonctionner avec des prix de l’électricité à 90 euros le MWh, sans mettre en péril leur compétitivité.

Pour le directeur exécutif d'EDF, l'accord européen est une très bonne nouvelle car le nucléaire est considéré sur le même plan que les énergies renouvelables.
Pour le directeur exécutif d’EDF, l’accord européen est une très bonne nouvelle car le nucléaire est considéré sur le même plan que les énergies renouvelables. (Laurent Grandguillot/REA)

Par Sharon Wajsbrot  LES ECHOS 

 Une semaine après l’accord européen sur la réforme du marché de l’électricité et alors qu’EDF est toujours engagé dans un bras de fer avec l’Etat pour définir les contours de la future régulation des prix du nucléaire,  Marc Benayoun, défend une régulation différenciée, avec des entreprises moins exposées à l’électricité qui paieraient plus cher que les autres. Il reconnaît toutefois la nécessité de mettre en place un plafond maximal de prix au-delà duquel EDF ne pourrait pas vendre, un « coupe-circuit » pour protéger les Français.

Que pensez-vous de l’accord conclu par les Vingt-Sept sur la réforme du marché de l’électricité ?

C’est une très bonne nouvelle car le nucléaire est considéré sur le même plan que les énergies renouvelables : les centrales nucléaires nouvelles pourront bénéficier d’aides d’Etat au même titre que les installations renouvelables. C’est aussi une très bonne nouvelle car on renforce les perspectives pour les contrats à long terme . Et ce sont précisément ces outils qui vont nous permettre de réduire la volatilité des prix en limitant l’impact des fluctuations sur les marchés du gaz ou du pétrole sur les prix de l’électricité.

La vente d’électricité des centrales nucléaires existantes pourra aussi être régulée par des « contrats pour différence ». Est-ce une bonne nouvelle ?

Il est trop tôt pour le dire. Le texte adopté ouvre la possibilité d’utiliser ces contrats entre les Etats et les producteurs mais ne définit pas les modalités selon lesquelles les revenus ainsi générés pourront revenir aux clients. Une première étape a été franchie mais les négociations ne sont pas terminées.

En France, les consommateurs sont encore dans le flou sur les prix de l’électricité qui seront en vigueur une fois que la régulation « Arenh » aura pris fin. Avez-vous trouvé un terrain d’entente avec le gouvernement sur une nouvelle régulation à mettre en oeuvre ?

Les négociations se poursuivent. On sort d’une période de régulation très forte, avec le mécanisme Arenh qui a coûté très cher à EDF, il est normal que cela prenne un certain temps. Mais nous commençons à donner de la visibilité à nos clients sur les prix de l’électricité dans les années à venir.

Aujourd’hui, le prix de fourniture d’électricité, hors transport et taxes, pour nos contrats d’électricité à destination des entreprises oscille en moyenne autour de 90 euros le MWh pour les années 2026, 2027, 2028. L’an passé, les entreprises ont dû se fournir avec un prix moyen de 230 euros le MWh, hors transport et taxes, avant les aides de l’Etat pour celles éligibles . Nous avons déjà vendu 3 TWh d’électricité à ces horizons. C’est la preuve que ces contrats sont compétitifs et adaptés aux besoins des entreprises.

Mais ces tarifs restent nettement au-dessus des standards d’avant-crise. Comment éviter que cette hausse des prix ne se traduise par une dégradation de la compétitivité nationale ?

Cette préoccupation est compréhensible pour les entreprises électro intensives (dont les processus industriels consomment beaucoup d’électricité, NDLR) qui allouent leurs investissements dans de nouvelles capacités industrielles en fonction des prix de l’électricité. En revanche, certaines catégories d’entreprises peuvent fonctionner avec des prix de l’électricité à 90 euros le MWh. Les premiers clients qui signent des contrats à ces horizons attestent du fait que ces prix sont rationnels et absorbables.

Mais ces clients restent exposés aux fluctuations des marchés qui, la crise l’a montré, peuvent être dramatiques. Comment les protéger ?

Nos clients vivent une année 2023 difficile, conséquence de la crise énergétique. Cette situation inédite a révélé qu’aujourd’hui, pour leurs besoins en électricité, nos clients ont des attentes fortes sur la lisibilité et la stabilité des prix. Ainsi, il nous faut un système de coupe-circuit pour protéger les clients.

EDF est une société 100 % publique et le parc nucléaire français a été construit grâce au soutien des consommateurs et des contribuables. N’est-ce pas légitime que les ménages et les entreprises françaises payent l’électricité nucléaire à son coût de production ?

Il faut garder à l’esprit qu’EDF est une entreprise qui, comme tous les acteurs économiques, finance ses investissements grâce à ses clients et subit l’inflation. Les coûts de production d’EDF ont nettement augmenté ces dernières années. Toutefois, les Français doivent payer un prix qui soit juste.

C’est pourquoi EDF propose des solutions innovantes, pour permettre aux acteurs du marché de sécuriser leurs approvisionnements en électricité à des prix compétitifs tout en s’assurant d’un modèle soutenable financièrement par le groupe EDF, compte tenu des investissements à venir.

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