Le climat des affaires s’est amélioré. L’investissement a rebondi. Mais la production reste très inférieure au niveau de 2007.
Emmanuel Grasland – audit de la France –
« Ça va mieux », pourrait enfin dire François Hollande à propos de l’industrie française. A la veille de l’élection présidentielle, le secteur a vu plusieurs indicateurs passer au vert. Dopés par le Pacte de responsabilité, le CICE et des prix de l’énergie abordables, le climat des affaires s’est sensiblement amélioré. Le secteur manufacturier a reconstitué ses marges et le coût du travail horaire en France est désormais nettement inférieur à celui de l’Allemagne.
La faiblesse des taux d’intérêts et le dispositif de suramortissement ont aussi eu un impact bénéfique sur l’investissement (+4 % en 2016). Sur le front des usines, cela va mieux aussi. Le taux d’utilisation des capacités de production de l’industrie manufacturière est passé au-dessus de sa moyenne de long terme en 2016. Et ce, pour la première fois depuis 2008.
Après un début de quinquennat marqué par une avalanche de plans sociaux, le pays a aussi fini par mettre un terme à l’hémorragie des usines. Selon l’observatoire Trendeo, qui recense les annonces et les fermetures de sites, le solde s’est avéré nul en France l’an dernier pour la première fois depuis 2009.
Pour autant, le poids de la désindustrialisation reste lourd. L’Hexagone a perdu environ 600 usines (en solde) depuis 2009 et la production industrielle reste inférieure de plus de 10 % à son niveau de 2007 !
Si la France a cessé de perdre des parts de marché, le pays a enregistré un déficit commercial de plus de 35 milliards d’euros l’an dernier dans la production de biens manufacturés, contre 20 milliards en 2012, année de la publication du rapport Gallois appelant à un « choc de compétitivité ».
La situation secteur par secteur est hétéroclite. Depuis 2012, l’industrie automobile s’est largement redressée sous l’effet des accords de compétitivité et du rebond de la demande en Europe.
Le secteur de la défense vient de connaître une nouvelle année exceptionnelle, tirée par les ventes de Rafale et de sous-marins à l’export.
Dans l’énergie, par contre, EDF et Engie ont beaucoup souffert de la baisse des prix des commodités (gaz, électricité) et l’Etat a dû voler au secours d’une filière nucléaire en piteux état.
Point fort du pays, l’aéronautique connaît désormais des trous d’air (baisse des ventes de jets, marché des hélicoptères en berne) tandis que la première industrie du pays, l’agroalimentaire, a vu ses marges s’effilocher avec la guerre des prix dans la distribution et la consolidation des centrales d’achats .
Montée en gamme – Bref, malgré la politique de l’offre du quinquennat Hollande et un alignement exceptionnel des planètes (chute du pétrole, taux bas, euro faible), l’industrie cherche encore le chemin d’une réelle reprise.
Le contexte n’est pas évident. Les grands groupes ne construisent plus d’usines en France. Ils se contentent de moderniser l’existant et préfèrent aller chercher la croissance dans les pays émergents.
Les PME et les ETI ont souvent laissé leur outil de production se dégrader et rechignent à embaucher par peur des licenciements. Les années à venir marqueront elles un rebond ?
Dans une note publiée en septembre 2016, Patrick Artus, le directeur de recherche de Natixis, se faisait pessimiste. « Nous ne croyons pas qu’il soit possible de réindustrialiser la France », jugeait-il.
Le niveau de gamme de la production industrielle de l’Hexagone est similaire à celui de l’Espagne, alors que le coût salarial unitaire y est plus élevé de 10 %. Faire disparaître cet écart « nécessiterait une baisse improbable des salaires ou des cotisations sociales des entreprises ».
Reste donc le chemin de la montée en gamme. Un chemin qui nécessitera une vague d’investissements et, surtout, de la confiance dans l’avenir.
Essayons de réfléchir 5 minutes, la faute à qui si notre industrie n’est plus rentable,ceux qui ont délocalisé leur Fonderie dans les pays de L’Europe où la main d’oeuvre était moins élevée.En délocalisant leur fonderie ou autres entreprises,ont apportés le savoir-faire de la FRANCE et lorsqu’ils ont été capables de faire les fabrications de pièces de Fonderie sans l’aide des cadres Français,ont installés leur propre Fonderie avec l’aide Européenne.
Monsieur Patrick Arthus à raison de dire « nous ne croyons pas qu’il soit possible de réindustrialiser la FRANCE » parce que tout notre savoir faire nous l’avons bradé pour le fric. La faute à qui ???