À Nantes, les muses fugitives des fontaines Wallace
Depuis plus de cent cinquante ans, quatre cariatides soutiennent sans faillir le chapiteau des fontaines Wallace.
Celles de la capitale des ducs de Bretagne, toutefois, ont décidé de s’émanciper. Un projet d’évasion favorisé par les équipes du Voyage à Nantes, et l’imagination fertile et poétique du dessinateur de bandes dessinées Cyril Pedrosa.
Dans les fonderies d’art de la Générale d’hydraulique et de mécanique du Val d’Osne, en Haute-Marne, le four basculant de 4 tonnes déverse son alliage de fer et carbone en fusion.
L’acier, fondu à 1.500 degrés, explose, étincelle et crépite en coulant dans les moules au sable tassé. Après vingt heures de refroidissement, une silhouette féminine en est extraite, gris sale, rugueuse encore et mal dégrossies. Le dessablage à la grenaille et la meule à ébarber révéleront bientôt la plus gracieuse des muses cariatides. Toute l’équipe du Voyage à Nantes, la presse et le père de la belle enfant, l’auteur de bandes dessinées Cyril Pedrosa, sont là, bien sûr, pour assister à cette naissance. Comme à celles, bientôt, de ses sœurs et avatars. L’aventure a commencé, à l’été 2022, quand le service des ouvrages d’art de Nantes Métropole a décidé de restaurer ses cinq fontaines Wallace, et de créer quatre…