Au mois d’août 2015 sera ainsi inauguré le nouveau hall de 700 m² de peinture à l’eau, en remplacement de la peinture à l’alcool plus polluante, qui a nécessité 1 million d’euros. « Tous les deux ans, c’est à peu près le même chiffre qui est investi, que ce soit en nouveaux fours électriques ou encore en coulée automatique », raconte Jean-Baptiste Dechaumont. Depuis Muret, au sud de Toulouse, le fondeur se bat contre deux gros compétiteurs en national et, bien sûr, la concurrence venue de Chine.
Des petites séries personnalisables, leur force
« Nous sommes spécialistes des petites séries de regards d’égouts en fonte pour la voirie. Notre salut vient de nos petites gammes, de une à cent pièces, entièrement personnalisables avec des graphismes particuliers. Ce n’est pas nécessairement plus cher et nous sommes les seuls sur cette niche de marché », explique Jean-Baptiste Dechaumont. Autre atout face aux Chinois, les délais. « Nous produisons en une à trois semaines alors que le transport en bateau depuis la Chine peut durer jusqu’à deux mois », ajoute-t-il. Il n’empêche, avec leur centaine de salariés, les fonderies ont accusé en 2014 une baisse du chiffre d’affaires à 14 millions d’euros après une année 2013 à 16,5 millions d’euros. Une quinzaine de travailleurs intérimaires ont servi de variable d’ajustement.
En jeu, la chute de la commande publique. « Notre fonderie dépend des achats des collectivités telles les mairies. Or en 2014, avec les élections municipales, beaucoup de commandes ont été gelées. Il y a aussi la baisse des dotations de l’État à prendre en compte. Mais en 2015 et 2016, nous comptons sur une reprise avec une hausse de notre activité d’au moins 5% annuellement », détaille le dirigeant.
Une maîtrise de l’ensemble de la chaîne de fabrication
L’export, notamment vers Benelux ou l’Allemagne, représente 10% du chiffre d’affaires. L’objectif est de monter à 15 ou 20% grâce à une cellule export comprenant une personne basée dans le nord de l’Europe et une assistante à Muret. Un nouveau relais de croissance dans les pièces mécaniques hors voiries destinées à des moteurs, camions ou machines-outils est aussi expérimenté. « Nous savons tout faire tous seuls. Nous avons notre bureau d’études, nous dessinons nos pièces, nous faisons notre propre modelage et nous fabriquons même nos propres machines », déclare Jean-Baptiste Dechaumont. Un peu à la manière du village gaulois, les fonderies Dechaumont résistent en toute autonomie. L’usine, datant de 1973, n’a pas fini de couler du métal à 1550 degrés dans le bruit et la fureur. Ne cherchez pas, l’antre de Vulcain est à Muret.
Isabelle Meijers
Photos Rémy Gabalda – ToulÉco