La plus grande et plus belle fonderie d’Europe taillée pour durer un siècle n’en aura pas fait la moitié.
ON EST BIEN PEU DE CHOSE…
…Et mon amie la rose me l’a dit ce matin.
Françoise Hardy chantait cette magnifique mélodie en 1964.
Ce soir, je la reprends à mon compte en pensant au malheureux destin de cette fonderie qui m’accueillit au balbutiement de ma carrière en 1982.
Avalée par des fonds spéculatifs, lessivée, essorée par des industriels aux stratégies contrariées par les délocalisations, elle a fini par rendre l’âme sous les derniers soubresauts de ses salariés désespérés et finalement résignés.
Son créateur, la Régie Nationale des Usines Renault (c’était comme ça qu’on l’appelait à l’époque ) aura pourtant tout fait seule pour aider et soutenir durant de longues années des repreneurs qui se sont succédés sans parvenir à assurer une diversification vers d’autres clients ou une mutation hors de l’automobile, ou tout simplement parce que la désindustrialisation de la France a conduit à un affaiblissement général de l’industrie automobile nationale et de ses sous-traitants.
Las de passer de mains en mains tel un morceau de choix dont chacun veut sa part, il n’en restât plus que le squelette.
C’est ce squelette qui après 10 mn d’enchères finira en morceaux de ferrailles pour, espérons le, redonner vie à d’autres productions un jour sous d’autres cieux.
Oui, on est bien peu de chose, c’est ce que je me disais ce matin en lisant cet article et en repensant aux fabuleuses heures de gloire des Fonderies du Poitou qui resteront à jamais dans le cœur de ceux qui ont foulé ses majestueuses allées.
Patrick Bellity ESFF 82 sur Linkedin