La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mercredi 27 Déc, 2017
Catégorie : Formation

La fonderie et les Compagnons du devoir du tour de France

Il y a déjà quelques années que les Compagnons du Devoir et du Tour de France ont réintégré le métier de la fonderie dans leurs rangs. Aussi Max Monet Descombey pour JFBA,

Patrice Moreau pour l’ ATF et Piwi pour l’ Amicale ESFF leur ont rendu visite ce 23 décembre à leur siège 1 place Sint Gervais à Paris

pour organiser et mieux concrétiser une collaboration efficace.

Aujourd’hui, déjà deux jeunes ont fini leur tour de France et ont coulé leur Chef d’Oeuvre pour être reçus Compagnons du Devoir.

Steven, l’un d’eux, souhaite nous faire part de son expérience et son ressenti sur son Tour de France au sein de l’AOCDTF (Association Ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France).

« C’est à l’âge de 15 ans que la passion pour la fonderie s ‘est emparée de moi : c’était à l’occasion d’un stage de découverte à la Fonderie d’art Clementi, où j’ai vécu une immersion complète dans ses ateliers, aujourd’hui fermés,malheureusement.

À la suite de cette fabuleuse rencontre, je me suis inscrit en Bac Pro, section fonderie au lycée de Chartres, aux côtés de Max Money Descombey, qui a continué d’alimenter ma passion. J’ai ensuite passé un CAP « mouleur noyauteur », option cire perdue à l’Atelier 960, centre de formation de fonderie d’art situé dans le VAR. J’y ai rencontré des personnes passionnées et pleines de ressources.

À la fin de ma formation et l’obtention de mon CAP, mon ancien formateur Laurent Inquimbert -aujourd’hui Meilleur Ouvrier de France en fonderie d’art, m’a vivement encouragé à entrer chez les Compagnons, chose que j’ai fait avec enthousiasme, car les valeurs du compagnonnage que j’avais entrevu en me renseignant me touchaient particulièrement.

Pour la première fois de ma vie je me suis retrouvé auprès de jeunes gens de mon âge avec qui je partageais un point commun essentiel : La passion pour nos métiers !

J’ai débuté mon Tour de France à la Maison des Compagnons de Paris où j’ai été accueilli au sein de la Communauté ; parallèlement je travaillais dans une fonderie de la région parisienne. Ensuite, grâce aux nombreuses Maisons présentes partout en France, le Compagnonnage m’a permis de partir à Reims, puis à Tours. Pour ma troisième année je suis parti à Rennes. Là, au sein de la fonderie Fondax, j’ai découvert le monde de l’alliage ferreux (aciers et inox) et des pièces mécaniques.

Les Compagnons m’ont aidé à négocier et signer des contrats de professionnalisation, dont l’avantage premier est de pouvoir bénéficier, chaque année, de 6 semaines de formation auprès de lycées pro et autres centres partenaires : ainsi,en plus de l’enseignement quotidien reçu « sur le tas » en entreprise, j’ai pu explorer et approfondir d’autres sujets d’intérêt comme la cire perdue, les études de moulages, la métallurgie etc.

A la suite de cette année en Bretagne, les Compagnons m’ont aidé à partir aux USA et m’ont surtout permis de trouver une embauche sur place. J’ai donc pu vivre 1 an à New York, expérience unique et inoubliable. Professionnellement, j’y ai découvert de nouveaux modes opératoires, dont le moulage au silico-argileux étuvé, par exemple.

Eh oui ! Le « Tour de France » ne se limite plus à la France !! Bien que ce ne soit pas obligatoire les Compagnons incitent vivement les jeunes à vivre pendant douze mois à l’étranger, ce qui permet de s’ouvrir pleinement au Monde.

À mon retour des États Unis, j’ai choisi de travailler dans une fonderie Lyonnaise pour y apprendre la coulée dans des moules en plâtre sous vide avec protection atmosphérique, technique utilisée pour des pièces de précisons.

Au même moment et à titre personnel, au terme de ces 5 années sur le Tour de France, j’ai entrepris ce que l’on appelle le « Chef d’OEuvre ». Ce Chef d’oeuvre -nom auquel les Compagnons préfèrent le terme de « Travail de Réception », est une pièce que nous réalisons pour mettre en œuvre tout ce que nous avons appris, pour nous
dépasser, montrer notre maîtrise et notre capacité à nous adapter, et qui, lorsque nous sommes « reçus », nous permet de passer du statut d’Aspirant à celui de Compagnon. Au même titre que des étudiants préparent une thèse, nous, nous présentons notre Travail de Réception ! Nous avons donc à œuvrer sur une pièce de qualité, et nous
soumettons un travail de précision et de technique qui nécessite patience, volonté, persévérance et organisation.

Aujourd’hui Compagnon, je travaille à la fonderie d’art de Coubertin, organe de la Fondation de Coubertin, dans laquelle il m’est donné de suivre, en plus de mon travail, des cours d’histoire de l’art, de modelage, de gestion, de dessin d’art, de DAO etc.

Dans chacune des Maisons des Compagnons que j’ai intégré, année après année, j’ai trouvé une entraide exceptionnelle et j’ai ressenti le lien de fraternité qui uni les « itinérants » (Compagnons et Aspirants sur le Tour de France) et les « sédentaires » (Compagnons ayant finis leur Tour de France). Ces Maisons sont des lieux de vie et de partage quasiment uniques au monde.

Pour ma part ces années, qui sont passées si vite, resteront exceptionnelles ; elles m’auront aidé à structurer mes élans, mes envies et ma passion, et à affirmer mes valeurs ! Je ne peux que conseiller à tout jeune passionné par un métier et qui a l’envie de partager et de voyager de faire l’expérience des Compagnons !

Beaucoup de mots clefs définiraient le compagnonnage : passion, entraide, voyage, partage, curiosité … mais l’un d’eux reste Maître : la transmission. Transmission du savoir-faire des plus anciens aux plus jeunes, avec bienveillance, pour que ces techniques, témoins du génie humain, perdurent de génération en génération. »

Aujourd’hui les Compagnons reçoivent donc des jeunes fondeurs : Soit diplômés et qui souhaiteraient continuer leur perfectionnement tout en passant de nouveaux diplômes, soit des novices qui souhaiteraient se spécialiser dans ce métier passionnant.

Il est proposé un accueil dans toutes les Maisons des Compagnons du Devoir du Tour de France ainsi qu’une aide pour démarcher les entreprises. Pour la formation théorique venant compléter l’apprentissage pratique au sein des fonderies, plusieurs accords sont mis en place avec des Lycées Professionnels et un centre de formation spécialisé dans la fonderie d’art.

Si vous avez une question quelconque, ou si vous voulez tenter l’aventure, vous pouvez contacter les numéros suivants :

Jéremy Thomas: 06 16 10 91 32 ismb@compagnons-du-devoir.com
Florie Carrer: 06 77 82 36 35 compagnon.fondeur@gmail.com
Steven Jeandonnet-Savy: 06 61 49 07 00 formation.fondeurs@gmail.com

Zone de commentaire !

8 commentaires pour : "La fonderie et les Compagnons du devoir du tour de France"

  1. AESFF et compagnons du devoirs
    les mêmes vocations universelles????
    où l’homme est au coeur du metier et non l’individualisme et l ‘argent……??????????????????
    halucinant
    bientôt le medef et les restos du coeur (parrainné par S..o..Y)

  2. Toutes mes félicitations à ces jeunes qui aiment tous ces beaux métiers de la FONDERIE, c’est avec un grand plaisir que je viens de lire les compagnons du devoir du tour de France.

    J’ai retenu une phrase sur la découverte en Amérique du nouveaux modes opératoires le moulage au silico-argileux étuvé.Vous devez le savoir,il y a quelques années en arrière,dans toutes les Fonderies de France nous avions le moulage étuvé et le moulage vert.C’est la résine à prise rapide qui a supprimé l’étuvage.

  3. j ‘espere qu’une chose, c’est que l ‘on puisse former des artisans de tres haut niveau.

    Ne casser pas, ou ne recuperer pas ce qui reste de fierté en france.

    Avec l ‘esff le beau sourire de ce vrai professionnel « risque » de ce transformer en grimace. Les compagnons savent faire

  4. Il me semble reconnaître notre ami Gilbert CLEMENTI sur l’avant dernière photo.
    Est-ce lui? Que devient-il ?

  5. C’est effectivement Gilbert Clémenti chez qui Steven Jeandonnet a fait un assez long stage et était à l’accueil des journées du patrimoine.
    Il me semble me souvenir avoir fait un court reportage sur Steven dans Fonderie Magazine après l’avoir rencontré au siège des Compagnons du Devoir à Paris où il était avec une jeune fille qui faisait un peu le même parcourt que lui en fonderie.
    Bravo à ces jeunes car cette formation demande beaucoup de volonté et de persévérance.

  6. Steven a la passion de la fonderie :
    le besoin de tout savoir , du partage des connaissances
    de faire toujours plus et mieux
    dans ses yeux brille l’amour du métier ,
    j’ai pu travailler avec lui et j’ai fait connaissance de Florie : oui la relève « qui maitrise » est là et la profession aura besoin d’eux

  7. Passionné, engagé, entier. Il faut l être pour devenir Compagnon ! Et encore plus pour s’ateler à valoriser ce métier ! C est un honneur rendu à tous les fondeurs qui par amour ont transmis le savoir faire d’une génération l’autre !

    La Fonderie à toute sa place chez les Compagnons, bravo !!!

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