La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 12 Jan, 2023
Catégorie : Non classée

Jean-Marc Jancovici

Jean-Marc Jancovici dans LINKEDIN

Associé Carbone 4 – Président du The Shift Project

A votre avis, quel est le premier critère qui pilote le volume d’investissements dans le pétrole ? Si vous pensez – ou espérez – que c’est les politiques énergétiques de long terme des états, la réponse risque de vous décevoir : depuis plusieurs décennies, le premier déterminant du nombre de centaines de milliards de dollars (car c’est l’ordre de grandeur) investi chaque année dans ce que l’on appelle « l’amont pétrolier » (en pratique l’exploration et la construction des infrastructures de production) est… le prix du baril.

Quand celui-ci est au plus bas, comme par exemple en 2020, les investissements baissent très fortement. Quand le prix monte fortement (2014 a été emblématique) alors les investissements font de même. En effet, quand le prix est haut, les pétroliers arrivent à rentabiliser des projets qui ne le sont pas quand le prix est bas, ce qui explique cette « réponse » des investissements.

C’est particulièrement vrai dans le shale oil (non évoqué dans l’article des Echos) où la production suit d’assez près l’investissement (forage et fracturation).

Cette réponse des investissements au prix est un des éléments à prendre en compte pour savoir si, pour consommer moins de pétrole, « il suffit d’attendre qu’il y en ait moins », ou si c’est utile de baisser la consommation par des règlementations et des taxes.

Car de fait nous approchons du peak oil et donc il va y en avoir moins. Mais si nous laissons le marché gérer la décrue, ce « moins » se traduit par des envolées des prix, donc des investissements additionnels, et donc… un peu plus que « moins ».

Si la décrue est pilotée à l’aval (quotas de consommation sur les voitures, camions et avions, sur les fours industriels etc) à ce moment c’est tout l’inverse qui se passe : la pression sur la demande maintient des prix bas, ce qui évite cet effet rebond lié à un surplus d’investissements quand c’est le marché qui régule. Et, cerise sur le gâteau pour tous les gens qui n’aiment pas les pétroliers : ces derniers gagnent moins d’argent qu’avec une pénurie faisant grimper les prix 🙂

Ajoutons à cela que de se contenter du « peak oil+peak gas+peak coal » pour limiter notre consommation de fossiles ne permet pas de tenir la limite des 2 °C. La décrue pétrolière est déjà amorcée en Europe, malheureusement elle va à la fois trop vite pour préserver une économie qui ne se réinvente pas et pas assez vite pour préserver le climat…

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