Difficile de ne pas le croire quand on entre dans les locaux de l’entreprise, où trônent en bonne place ces figurines, commercialisées après 1945 par son grand-père. « Il était tourneur-fraiseur, il savait réaliser des moules métalliques. Il décida de se mettre à son compte et se lança dans la fabrication de figurines en plomb. »
Un fabricant de jouets
(Photo : Gautier Demouveaux)
Henri Roger se lance donc dans l’industrie du jouet, et fabrique tout d’abord les fameux soldats de plomb. « Cela a très vite évolué. Il a commencé avec les figurines de 14-18, puis les cow-boys et les indiens, les animaux de la ferme… » précise son petit-fils. En plus de cette production, l’atelier fabrique aussi pour de grandes marques de jouets, comme Dinky Toys ou Meccano : « Si le marché de la figurine fonctionnait bien, il a fallu abandonner le plomb, pour respecter la législation (le plomb est dangereux pour la santé), mon grand-père s’est donc tourné vers de nouveaux matériaux, comme le Zamac et le PVC. » Il décide aussi de produire, au début des années 1950, une gamme de petits cyclistes, des figurines promises à un brillant avenir dans les cours d’écoles et sur les plages de France au mois de juillet.
La madeleine de plusieurs générations
Combien sont-ils, les enfants des générations 50 à 70, à avoir joué en culottes courtes sur une plage, à refaire la course du Tour sur le sable à l’aide de billes et de petits vélos, alors que leurs parents écoutaient la retransmission de l’étape au transistor, sous le parasol ? Un jouet nostalgique qui, à l’instar de Dominique Bretaudeau, le personnage créé par Jean-Pierre Jeunet dans Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, replonge nombre d’adultes en enfance… « C’est ce qui marchait le mieux à l’époque, on vendait chaque année près de 300 000 exemplaires ! », raconte Jean-Luc Roger.
La fin de l’âge d’or
Malheureusement, les années 1980 voient la demande s’essouffler, les jeux d’enfants rimant moins avec ces petits vélos en métal. « De plus, notre production est devenue à ce moment-là de plus en plus aléatoire, explique Jean-Luc Roger. À l’époque, la décoration de nos figurines était assurée par des femmes qui faisaient ça à domicile, dans les villages alentours. Mais avec l’évolution de la société et l’exode rural, nous avons eu de plus en plus de mal à trouver des peintres. Nous nous sommes alors tournés, dans les années 1980, vers le monde carcéral. Nos petits cyclistes étaient peints par des détenus, mais la finition des pièces étaient très inégales. Nous nous sommes alors tournés vers l’étranger, la Tunisie puis la Chine, où nos pièces sont aujourd’hui décorées… » Si la peinture des figurines se fait aujourd’hui hors de France, leur fabrication est toujours assurée par la fonderie Roger, avec les moules dessinés par le grand-père.
(Photo : Gautier Demouveaux)
Des pièces pour les collectionneurs
Aujourd’hui, si les enfants ne jouent plus avec les petits coureurs, la production continue, plus confidentielle, et s’adresse avant tout aux collectionneurs. « Certes, cela n’a rien à voir avec les volumes de la grande époque, mais nous vendons tout de même chaque année entre 15 et 20 000 figurines chaque année, et cela représente 5 % de notre chiffre d’affaires, avoue le patron de la fonderie Roger. Nous avons deux réseaux de distribution : l’historique, avec les petits magasins de jouets, et le nouveau, avec notre site Internet, qui nous permet de vendre à l’étranger, de l’Italie au Japon en passant par l’Australie… »
(Photo : Gautier Demouveaux)
Et pour satisfaire ces collectionneurs, l’atelier a décidé de dessiner un nouveau modèle, afin d’actualiser la silhouette des petits coureurs. « On s’est dit qu’on devait bien ça à nos clients, qui réclament chaque année de nouveaux coureurs aux couleurs des équipes actuelles… » Des figurines qui sont disponibles dès cet été, et qu’on pourrait retrouver, pourquoi pas, sur les plages, comme avant !
Contre la montre ce jour : les coureurs n’ont pas eu les jambes raides comme celles des cyclistes de la fonderie Roger..
Belle petite fonderie à visiter.
Après, si vous avez le temps, il faut visiter la propriété de la fille d’ Antoine BOURDELLE, où sont exposées
une vingtaine de sculptures monumentales de son père, toujours à Egreville.
Amateurs, vous ne serez pas déçus.
Super article, merci pour le partage !
Tombé par hasard sur le site de la société. je suis le filleul de Pierre Roger, mes parents avaient été à l’université avec lui aprés la guerre et mon grand père était un ami du fondateur. Suite au décés de mon parrain, « Pierrot » et de son épouse, puis de mes parents, j’ai totalement perdu contact. J’ai encore la photo de mon parrain et de son épouse à mon mariage en 1972.J’ai rencontré le jeune Roger à leur appartemewnt de Saint Mandé plusieurs fois, il ne s’en souvient probablement pas, nous devons avoir environ le même âge.
J’ai joué toute ma jeunesse avec les petits soldats que parrain m’apportait à chaque Noël, un moment il faisait même les voitures de la caravane du Tour de France en zamak.
Heureux de savoir que l’entreprise existe encore et que, je le pense, le dernier Roger a dû prendre sa retraite.
Bonne chance à l’entreprise
Dominique Lecompte
J aimerais faire une petite collection de coureurs cyclistes
Pouvez vous me donner les prix svp ?
collection cyclistes 2022 en viron une 30