Parmi les axes oubliés, la sous-traitance qui est en plein développement. Un marché avec le concurrent Franco-Belge Staub (sous-traitance), est en passe d’être signé. Il permettrait d’augmenter le chiffre d’affaires de la fonderie guisarde de 10 %.
Si le marché de la sous-traitance est en bonne voie, celui de l’export aussi, même si 80 % de la production continue à être vendue en France. La Belgique reste un client important mais pas seulement, l’Israël et même l’Afrique du sud achètent du Godin.
Proximité et réactivité
« L’export est en progression de 14 % se satisfait Ludovic Duterque. Le marché national est une priorité qui passe par un meilleur suivi des revendeurs. « Il faut revenir au bon sens du commerce. C’est-à-dire une proximité avec le client et donc une meilleure réactivité. La marque Godin a gardé la même façon de travailler et de vendre qu’il y a dix ans alors que la concurrence était plus offensive. Notre objectif est de redonner les lettres de noblesse au nom Godin, qui au sein du groupe Philippe, reste la pièce maîtresse », explique le directeur. Ludovic Duterque espère que tout ce travail mené depuis son arrivée pour la reconquête du marché national va « finir par payer dans les deux à trois ans ». « Le poêle Godin avait pris l’habitude d’être acheté par le client. Aujourd’hui, la démarche est différente, il faut le vendre car on doit s’adapter au marché. »
L’environnement
Pour le vendre, il faut innover. C’est ce qui est fait par la création de nouveaux modèles. Par exemple, le poêle à bois Carvin, modèle classique le plus vendu a été redessiné il y a deux ans avec l’aide d’un designer. Les poêles se déclinent aussi à travers différentes énergies ; le bois bien sûr, mais surtout le gaz et le fioul qui ne sont pas proposés par la concurrence. Godin s’est aussi relancé dans la fabrication de cocotte en fonte depuis quatre ans et produit 20 000 pièces par an.
Outre l’aspect production et vente, le site se veut aussi plus respectueux de l’environnement. L’atelier émaillage teste une mini-station de traitement de déchets pendant six semaines. L’objectif c’est de ne plus rejeter aucun déchet et de récupérer une eau considérée comme pluviale en sortie de station.
De possibles embauches
L’usine se veut plus ouverte sur l’extérieur. C’est ainsi que le show room a de nouveau été accessible au public le 1er mai dernier, une manière aussi de répondre à la demande des touristes qui visitent le Familistère. Une journée portes ouvertes est envisagée pour le public, elle pourrait avoir lieu en fin d’année.
Pas de délocalisation à Liévin
Toute cette communication jusqu’alors mise en sommeil doit servir l’image Godin, donc les ventes et le maintien de l’emploi voire même des possibles embauches qui sont « sont conditionnées aux nouveaux marchés ». Le personnel recruté demain concernera non plus la production mais plutôt la programmation de machines et la maintenance robotique.
La crainte d’une délocalisation du site de production pour rejoindre l’autre fonderie du groupe à Liévin (Pas-de-Calais) n’est pas envisagée : « Il y a un échange de bon procédé avec l’autre usine car on a des synergies interentreprises mais pas dans l’objectif de vider la substance de Guise. »
Voilà de quoi rassurer toute une population très attachée à l’usine et son histoire.