La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mardi 21 Nov, 2017
Catégorie : Selon la presse

Comment le musée Rodin gère la cote de l’artiste

En 1879, lorsque Rodin avait présenté le projet de cette oeuvre au concours du Département de la Seine, afin de commémorer la défense de Paris en 1870 (une femme ailée, les bras levés, sur laquelle s’adosse un guerrier mourant), la sculpture avait été jugée trop révolutionnaire.

Mais, visionnaire, l’artiste a de son vivant désigné le musée Rodin à Paris, héritier de ses droits et de ses moules, afin de continuer d’éditer des pièces. Ce quatrième exemplaire de « La Défense » (après celui du musée Rodin, du musée d’art occidental de Tokyo, et de la Vina del Mar au Chili) a été réalisé à la Fonderie de Coubertin, à Saint Rémy-les-Chevreuse.

1.700 « sujets » différents

Le budget annuel d’environ 11 millions d’euros du Musée Rodin provient ainsi, pour moitié, des ventes de bronzes, plâtres, marbres de l’artiste et, pour moitié, des recettes de la boutique, de la billetterie des expositions, des privatisations de salles, et de la concession de son restaurant. Chaque année des éditions d’oeuvres originales (dans la limite de douze exemplaires autorisés) sont fabriquées et mises sur le marché, le sculpteur ayant produit 1.700 « sujets » différents.

Pour doper la cote de l’artiste, le musée génère des expositions : à l’occasion du centenaire, plus d’un million de visiteurs ont découvert Rodin à travers plus de 30 événements en France et à l’étranger. Mais le musée ne doit pas éditer trop de nouvelles pièces à la fois, afin de ne pas inonder le marché.

D’autant que de 6.000 à 7.000 bronzes réalisés du temps de Rodin ou après sa mort ont déjà été mis en vente. Et les demandes vont toujours vers les mêmes chefs-d’oeuvre dont les droits s’épuisent ou sont déjà épuisés : « Le penseur », « Balzac », « Les Bourgeois de Calais », « Le Baiser »…

Renouveler l’offre

Il faut donc renouveler l’offre, en s’orientant vers des sujets moins connus, et élargir la clientèle, alors que Rodin est déjà présent dans plus d’une centaine de collections en Europe, aux Etats-Unis, au Japon : le musée prospecte maintenant vers l’Asie, l’Amérique Latine, le Moyen-Orient.

Pour le centenaire, le musée a édité trois nouvelles pièces de petits formats et travaillé à moderniser l’image du sculpteur, en renforçant ses liens avec les artistes contemporains. « Alors que la sculpture du XIXe séduisait moins, désormais Rodin est considéré comme le père de la sculpture moderne », explique la directrice du musée, Catherine Chevillot.

Une stratégie qui porte ses fruits. Les oeuvres de Rodin s’inscrivent dans une échelle de prix de 50.000 euros à plusieurs dizaines de millions d’euros . Selon Art Media Agency, le produit annuel des ventes de sculptures de Rodin ne passe que très rarement sous la barre des 20 millions de dollars depuis dix ans. Le premier marché reste de loin les Etats-Unis (54,2 %), devant le Royaume-Uni (24,4 %) et la France (14,2 %).

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1 commentaire pour : "Comment le musée Rodin gère la cote de l’artiste"

  1. Les droits doivent être, aujourd’hui, dans le domaine public.
    Plusieurs fondeurs ont coulé des Rodin ces dernières années ( par exemple, ceux coulés par la fonderie de Chevreuse,avec le cachet Valsuani ou Airaindor, en cire perdue).
    Les sculptures, dont la valeur reste élevée en salle des ventes, sont celles coulées par Alexis Rudier et Georges Rudier, en fonte au sable.

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