Partout ou presque, dans l’économie française, se fait sentir le manque de personnel.
Les Echos extraits
Tour d’horizon des situations les plus alarmantes.
Aux manques structurels – les soignants, les forgerons, les pharmaciens, les menuisiers, les mécaniciens, les aidants, les couvreurs-zingueurs, etc. -, s’ajoutent aujourd’hui des défis conjoncturels, liés au remue-ménage dans l’emploi provoqué par la pandémie de coronavirus.
« Recherche serveur », « Recherche vendeur », « horaires raccourcis par manque de personnel », lit-on sur les petites pancartes
collées sur les vitrines dans tout le pays. Les commerces, les fermes, les usines et surtout dans les agences de services, aucun secteur n’échappe aux difficultés de recrutement .
« Du personnel qui manque, c’est tout de suite du chiffre d’affaires en moins ». Il suffit de discuter avec un patron de PME , ou avec
celui d’un grand nom du capitalisme, pour arriver tôt ou tard à cette question cruciale de ressources humaines. Pour Bruno Le
Maire, c’est même la « deuxième urgence » à traiter au sein du gouvernement, derrière la question du pouvoir d’achat.
En juin, 58 % des entreprises interrogées étaient concernées par le sujet, selon la Banque de France. Il y a un an, le niveau était à 37
%.
Entre la « grande démission » qui pointe dans l’Hexagone , les mauvais rapports pénibilité/rémunération et les lacunes de la formation professionnelle, « Les Echos » font le tour des secteurs en première ligne du manque de personnel.
1. Transports : recherche conducteurs désespérément
Quand les bus peinent à trouver des chauffeurs
La pénurie de conducteurs est encore plus vive pour le transport routier de voyageurs, surtout pour le transport scolaire. « Il
manque 8.000 conducteurs pour la rentrée,
2. Les acteurs de l’environnement sous pression
Les travaux publics face au mur du « papy-boom »
Pénurie de soignants : les hôpitaux privés veulent l’aide financière de l’Etat
3. Tourisme : les métiers saisonniers à la peine
L’été bat son plein, et la France du tourisme manque cruellement de bras saisonniers
Les métiers de personnel d’étage (+103 % sur un an) et d’employé polyvalent en hôtellerie (+87 %) sont ceux qui enregistrent la plus forte demande, notamment en Ile-de-France, où le tourisme international redémarre fortement.
4. Un manque récurrent dans les restaurants
En restauration , le manque de personnel n’est pas une passade.
La France recherche 28.000 cuisiniers cet été, soit 61 % de plus que l’an dernier, et 69 % des recrutements sont jugés difficiles.
Cette tension se retrouve à tous les étages : serveurs (+14 %), personnel de cuisine (+44 %) et de plonge (+61 %) avec là aussi dans plus de 60 % des cas des difficultés à recruter.
Pour redonner de l’attractivité à ces métiers, la grille de salaires a été révisée en février. Le nouveau barème affiche une progression
5. Le luxe manque de mains pour accompagner sa croissance
Dans ce secteur en pleine croissance depuis une bonne décennie, la pénurie de main-d’oeuvre s’est amplifiée .
« La tension sur les métiers de production existe depuis des années.
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6. Disette critique dans l’agriculture
Pour nourrir les Français, et limiter la dépendance du pays face aux importations, il faut recruter. L’agriculture tricolore compte environ 1 million d’emplois. Les besoins sont estimés par la FNSEA entre 60.000 à 70.000 postes –
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7. L’un des drames de l’industrie française
C’est l’un des drames de l’industrie française. La difficulté de recrutement, qui frappe depuis longtemps les ateliers et qui pointent désormais dans les bureaux. Des dizaines de milliers d’emplois sont à pourvoir dans les usines hexagonales.
Le cas de Naval Group en est une parfaite illustration. Aujourd’hui, le constructeur naval de défense explique faire face à une « une
pénurie de main-d’oeuvre qualifiée dans plusieurs domaines », alors qu’il faut entre cinq et dix ans pour maîtriser la soudure d’une
coque épaisse, et entre quatre et cinq pour savoir ajuster les mécanismes de propulsion de nos navires.
Le groupe entend recruter entre 1.200 et 1.500 salariés par an pendant la prochaine décennie, dans des métiers souvent en tension.