Airbus : que faire ?
La crise de production qui frappe l’avionneur européen symbolise les excès du renoncement à l’intégration verticale.
Les industriels doivent s’interroger sur le bon niveau de sous-traitance.
Par David BARROUX
Faut-il faire ou faire faire ? Victimes depuis la crise du Covid de tensions sur toute la supply chain, manquant un jour de composants, un autre de pièces complètes comme de containers pour acheminer les marchandises, les industriels dans l’automobile, l’aéronautique comme dans tant d’autres secteurs, ont été nombreux à vouloir croire que les pénuries dont ils souffraient étaient plus de nature conjoncturelle que structurelle. Les mois devaient passer, la production devait reprendre et les entreprises qui ont fait de la sous-traitance un art industriel pariaient sur un retour à la normale.
Les problèmes de production qui font aujourd’hui dévisser Airbus en Bourse prouvent que les dérèglements affectant bien des usines sont profonds et que nos capitaines d’industrie sont peut-être allés trop loin dans l’art de s’appuyer sur d’autres. Historiquement, les géants de l’industrie fabriquaient tout ou presque en interne. Désormais ils se reposent sur des armées de fournisseurs et sont devenus les assembleurs d’un vaste puzzle industriel. Qu’une seule pièce même relativement mineure vous manque et tout est à l’arrêt !
David Barroux
L’avionneur européen a annoncé lundi qu’il comptait livrer « environ 770 » avions commerciaux en 2024, contre 800 précédemment, en raison de difficultés persistantes de sa chaîne de fournisseurs. Ce qui aura des conséquences sur ses finances. |
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