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lundi 23 Déc, 2024
Catégorie : Qui est qui

Mort de l’ancien patron de Schneider

Mort de Didier Pineau-Valencienne, ancien patron de Schneider

Figure du monde industriel français, « DPV » est décédé à 93 ans. Durant ses dix-huit ans à la tête du groupe, il a, à coups de restructurations, transformé le vieux conglomérat en champion de l’électrique.

« DPV », ici en 1991, n'a pas hésité à faire grandir son groupe à coups d'OPA hostiles, comme avec l'américain Square D.
« DPV », ici en 1991, n’a pas hésité à faire grandir son groupe à coups d’OPA hostiles, comme avec l’américain Square D. (Pierre Verdy/AFP)

Par Lionel Steinmann   Publié le 22 déc. 2024 à  22 déc. 2024

« DPV » n’est plus. Patron emblématique de l’industrie française des années 1980 et 1990, Didier Pineau-Valencienne s’est éteint jeudi à l’âge 93 ans. Il sera inhumé vendredi au cimetière de Saint-Hilaire-du-Bois, petite commune vendéenne dont il était originaire.

C’est d’abord dans l’édition que ce catholique pratiquant, issu d’une famille de médecins, a tracé sa voie. Passionné de littérature, et en particulier de poésie, il entre chez Gallimard après avoir été diplômé d’HEC et de la business school du Dartmouth College, prestigieuse université de la côte Est des Etats-Unis.

Il bascule toutefois assez vite vers l’industrie, en intégrant en 1958 le groupe franco-belge Empain-Schneider. Un premier passage marqué par la reprise en main de plusieurs filiales en difficulté, en particulier Carbonisation et Charbon actifs (Ceca), une société proche de la faillite qu’il parvient à redresser. En 1973, il rejoint Rhône-Poulenc en poursuivant sur la même voie, sous la houlette de Jean Gandois.

Une sortie compliquée de la sidérurgie

En 1981, retour chez Schneider, cette fois pour prendre la tête du groupe, dans un contexte chahuté à la fois par la crise provoquée par le choc pétrolier et l’élection de François Mitterrand. Didier Pineau-Valencienne se lance dans une restructuration en profondeur du conglomérat. Il acte très vite le retrait de la sidérurgie, avec la vente d’Usinor et Sacilor.

Le groupe se déleste aussi de ses activités dans le ferroviaire, ou encore la machine-outil, ce qui lui vaut le surnom de « DPV la casse ». Le gros échec dans cette séquence reste la faillite retentissante en 1984 de Creusot-Loire, société métallurgique, dont la liquidation a touché près de 30.000 salariés. Le dirigeant attribuera ce fiasco à une politisation excessive du dossier.

Dans le même temps, Didier Pineau-Valencienne investit dans les métiers de l‘électricité, qu’il juge plus porteurs. Il n’hésite pas à faire grandir le groupe à coups d’OPA hostiles, comme celles menées sur Télémécanique et l’américain Square D, qui sont couronnées de succès.

Dans les années 90, DPV se retrouve toutefois inquiété par la justice belge pour la gestion de deux filiales. Venu à Bruxelles pour un interrogatoire, il se retrouve en détention préventive pendant douze jours.

Rendez-vous manqué avec le CNPF

Inculpé de faux et escroquerie dans ce dossier, il sera reconnu coupable en 2006, mais évite la condamnation du fait du délai écoulé depuis les faits. Cette affaire l’a toutefois empêché de candidater à la tête du CNPF en 1997, laissant la voie libre à Ernest-Antoine Seillière. Il en sera toutefois un des vice-présidents.

Lorsque DPV passe la main en 1999, atteint par la limite d’âge, Schneider Electric, porté par son recentrage, a multiplié son chiffre d’affaires par 17 tout en se désendettant, a calculé l’AFP. Le dirigeant a ensuite poursuivi pendant une dizaine d’années diverses activités dans la finance, avant de consacrer une partie de sa retraite à son amour de la littérature.

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