Les Echos –
LA RENAISSANCE DES FRICHES DU HAUT-RHIN ., le quartier de la Fonderie, friche industrielle du centre-ville de Mulhouse, dont la requalification s’achèvera bientôt.
Proche de la gare et de l’hypercentre de Mulhouse (Haut-Rhin), la friche de la Fonderie, où se trouvaient les anciennes usines de la SACM (Société alsacienne de construction mécanique et sa fonderie), est longtemps restée en suspension. Aujourd’hui, l’objectif d’en faire un quartier dédié à l’industrie 4.0 semble atteint. L’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Alsace vient d’y poser ses valises et le Centre de ressources technologiques pour l’industrie, Cetim Grand Est, va s’y implanter.
Village numérique
L’arrivée du village numérique KM0 en 2019 a donné le coup d’envoi de ce renouveau industriel. Installé dans un bâtiment réhabilité de 11.000 mètres carrés, il abrite des PME, des start-up, un incubateur. C’est aussi un important pôle de formation avec l’antenne régionale du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) et plusieurs écoles de codage informatique, comme la ligne numérique ou l’Ecole 42.
« L’objectif était de donner à l’industrie locale des outils pour s’emparer du numérique. Nous avons consulté les industriels qui ont fait ressortir leur besoin de formation », explique Guillaume Delemazure, architecte et cofondateur du KM0.
Site minéral
La Maison de l’industrie, un des derniers bâtiments (printemps 2021) qui est sorti de terre sur la friche de la Fonderie.
La friche avait connu une première transformation d’ampleur en 2007, avec la reconversion de la fonderie, vestige du passé industriel, en bâtiment de l’Université de Haute Alsace, puis des logements, un restaurant… Jusqu’en 2024, de nouveaux logements et bureaux sont encore programmés, tandis que les immeubles alentours font l’objet d’une vaste opération de rénovation immobilière (ORI).
« C’est un projet urbain global, qui pose des questions d’espace public, de paysages, d’évolution vers les mobilités durables », pointe Véronique Navet, urbaniste à l’atelier Ruelle, qui travaille sur l’évolution de la Fonderie. « Il y aura un nouveau parcours de circulation pour désenclaver le quartier », souligne de son côté Jean-Philippe Bouillé, président de l’aménageur Citivia SPL qui opère sur le site. En raison du changement climatique, la région Grand Est sera soumise ces prochaines années à des épisodes de forte chaleur.
« C’est un sacré défi et la Fonderie est un bon exemple de site minéral, qui pour être vivable demain, doit faire sa révolution », soulève Véronique Navet. Le retour de l’eau en surface, la création d’un hectare de parc au sein de la friche font partie des réponses qui seront apportées.
