La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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vendredi 31 Jan, 2014
Catégorie : Evènements

L’usine PSA de Saint-Ouen fermée 3 jours pour cause de concerts

Du vendredi 31 janvier au dimanche 2 février, le compositeur et les salariés de l’usine joueront ensemble lors de six représentations gratuites.

Musique Maestro! Grâce aux deux ans de travail du compositeur Nicolas Frize et des salariés du site, le vacarme des presses et des robots va cesser durant trois précieux jours. Du 31 janvier au 2 février, l’usine PSA Peugeot- Citroën de Saint-Ouen donnera six concerts gratuits. L’artiste s’est plongé pendant deux ans au cœur de cette usine, la plus vieille en France (1924). Il a écouté les sons, mais aussi les gens. «On parle généralement dans les médias du travail de façon technique, anecdotique ou négative, à propos de fermetures, de grèves, rarement du rapport intime que la personne a au travail», explique le compositeur. «J’ai voulu faire un concert qui montre les gens».

Intimité est le titre de cette œuvre «déambulatoire» qui rassemble quelque 90 musiciens et choristes, amateurs et professionnels. Ceux-ci attendent 3000 spectateurs. L’orchestre qu’ils composent mènera le public d’une école à une église, puis à l’usine qui fête ses 90 ans et propose des «portes ouvertes» à cette occasion. «Au début, j’étais dubitatif, mais je sens que ça m’a fait du bien», confie à l’AFP Blilik Abdelaziz, 36 ans de travail chez PSA, dont 12 à Saint-Ouen.

«Ça me fait voyager par l’esprit. Ici, on est un peu en vase clos, alors c’est comme un grand soleil, ces gens qui arrivent dans l’usine et qui attachent tellement d’importance à un dessin, une photo ou un son.» Opérateur à l’atelier de ferrage, cet ouvrier d’origine marocaine lira un texte pour le concert, comme son collègue Éric Soumpholphakdy, originaire du Laos. «C’est un peu stressant, je ne suis jamais allé à un concert», dit Éric. «J’ai réservé pour ma femme et ma fille». Il est fasciné par l’usage musical que fait Nicolas Frize des pièces automobiles. «C’est pas ce qu’on entend à la radio», rit-il, «c’est pas les Bee Gees ou les Beatles!»
Des centrales pénitentiaires aux hôpitaux

Nicolas Frize est passionné par le monde du travail. Depuis 40 ans, il s’installe dans les lieux les plus improbables. Des centrales pénitentiaires pour longue peine, aux hôpitaux, en passant par la manufacture de Sèvres et l’usine Renault à Boulogne-Billancourt. Cet ancien militant maoïste affiche la couleur: «Je ne suis pas là pour faire la promo de PSA, je suis là pour témoigner de la richesse incroyable de ces salariés». En deux ans, Nicolas Frize aura rencontré les 600 employés de l’usine, dont 80 lors d’entretiens individuels. À Peugeot-Citroën, il a «trouvé une bienveillance inouïe». «C’est un secteur qui a besoin qu’on parle de lui autrement».

Non content de se balader jour et nuit dans l’usine et d’y promener son micro, Nicolas Frize a récupéré une centaine de pièces métalliques, qu’il a organisées selon leurs sonorités. Elles seront jouées suspendues sur des portiques ou posées comme les lames d’un xylophone. Comme toujours dans ses œuvres, il n’y aura pas d’enregistrement de CD à vocation commerciale. «Ça n’a pas de sens en dehors de son contexte», dit-il. «Il faut laisser les choses vivantes, c’est-à-dire mortelles.»

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