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Par : Fabrice
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dimanche 11 Juin, 2023
Catégorie : Fonderie d'art

24 Heures du Mans : voici l’incroyable histoire derrière le trophée des 100 ans

1,40 mètre pour 80 kg. Le trophée qui célèbrera les 100 ans des 24 Heures du Mans, les 10 et 11 juin, est un beau bébé. Surtout, il s’agit d’un modèle unique entièrement créé par les artisans de la Monnaie de Paris. CNEWS est parti à leur rencontre pour en découvrir les secrets.

C’est un trophée de légende pour une course mythique. Les 24 Heures du Mans fêtent leur 100 ans cette année. Un siècle de passion autour du sport automobile qui a fait germer l’idée de créer un trophée spécial pour cette édition. Et c’est la Monnaie de Paris qui a conjugué le savoir-faire de ses artistes et artisans pour créer une véritable œuvre d’art.

Un bébé haut d’1,40 m et qui pèse 80 kilos de bronze sur la balance. «Nous souhaitions créer un trophée qu’il n’est pas possible de soulever seul, car la première marche du podium est conquise avant tout par une équipe au Mans», soulignent pour CNEWS Joaquin Jimenez, graveur général et directeur artistique de la Monnaie de Paris, et Sébastien Poteloin, responsable de l’atelier d’outillage de la Monnaie de Paris. Deux hommes qui confient être eux-mêmes passionnés d’automobile et qui, d’une certaine manière, ont aussi «gagné Le Mans», comme s’en amuse Joaquin Jimenez.

De sa pointe ornée d’un drapeau à damier jusqu’à sa base où sont gravés l’ensemble des noms des pilotes et écuries gagnantes depuis un siècle, le trophée allume la flamme de la passion automobile. Deux pistes s’enlacent en vrille, l’une est l’ombre de l’autre, pour rappeler que cette course d’endurance de 24 heures sollicite pilotes et mécaniciens, de jour comme de nuit.

Cinq mois de travail ont été nécessaires pour élaborer cette œuvre d’art qui, pour la première fois, pourra être conservée par l’équipe gagnante, contrairement aux éditions précédentes. Une exception pour rappeler la valeur historique de ce trophée. «Les 24 Heures du Mans sont une aventure humaine à laquelle nous voulions rendre hommage», abonde Joaquin Jimenez.

Dans leur atelier du quai de Conti à Paris, fondeur, ciseleur et patineur s’affairent encore à la tâche, avec pour objectif de fournir le modèle unique du trophée avant la mi-mai, soit près d’un mois seulement avant la course prévue pour les 10 et 11 juin. Actuellement, deux répliques à l’échelle 1:1 tournent dans le monde au gré d’événements, mais il ne s’agit pas du modèle original. Ce dernier est en cours de finitions et d’assemblage. Car le précieux objet n’est pas créé d’un seul bloc. Trop lourd, le bronze est ici fondu pièce par pièce pour être assemblé et soudé comme un puzzle parfait selon un savoir-faire bien particulier.

DU BRONZE EN FUSION À 1080°C

Des moules en cire sont créés grâce à une imprimante 3D. Une étape délicate consiste alors à verser le bronze en fusion à 1080° C, très exactement, afin d’y voir le métal prendre la forme souhaitée.

«On va d’abord fondre 20 kg de métal pour former une plaque qui va prendre la forme de la cire, tandis que celle-ci fond et ainsi de suite pour les autres, explique un fondeur de la Monnaie de Paris. Le bronze ici utilisé est un alliage de cuivre, de silicium et de manganèse. Nous allons ensuite agir avec différents mécanismes de solidification, le but étant d’obtenir une plaque avec le moins d’imperfections possible». Le travail va ainsi amener les artisans de la Monnaie de Paris à donner un aspect brillant au bronze brut.

Le patineur va se livrer ensuite à un travail de colorisation grâce à la technique du bronze d’art, dont les premières œuvres remontent à l’Antiquité. Un savoir-faire qui consiste notamment «à patiner à chaud, notamment avec un chalumeau, afin de chauffer le bronze et à travailler sa teinte avec différents produits qui sont tamponnés avec un pinceau. Il ne s’agit pas ici de peinture, l’aspect n’est pas le même. Le bronze d’art confère en effet un rapport plus direct avec la matière», explique cet artisan.

 

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