La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 17 Sep, 2015
Catégorie : Wiki fonderie

Texte proposé fin juin à la revue de la fonderie et non retenu.

Retour sur la vie d’une fonderie de fonte dans l’Ouest – Brives. La longue histoire de la Fonderie mayennaise.
Patrick Wibault esff/h dit Piwi

Au moment où j’écris ces quelques lignes sur l’ancienne fonderie Pellier de Mayenne, la décision définitive sur une hypothétique reprise en SCOP n’est pas encore prise.

Frédéric Tritz, président du groupe des ESFF de l’Ouest pendant 12 ans et maintenant, tout nouveau président de l’amicale des anciens EESFF, m’a demandé d’essayer de retracer l’histoire de cette fonderie.

Créée en 1865, la Société Pellier à Mayenne s’était spécialisée dans les pièces de machinisme agricole. En 1904, une fonderie intégrée quitte le centre ville pour le quartier de Brives où elle a continué de fabriquer du petit matériel agricole comme des roues de brouette, des coupes racines, des vis de pressoir, des haches verdure ou des talons de charrue.

L’entreprise à caractère familial est dirigée par deux ingénieurs de Centrale, Pierre Pellier associé à son beau-frère Maurice Boissaubert.
Pierre Pellier était aussi DG de la fonderie La Foulerie à Carignan dans les Ardennes. Il deviendra même président du SGFF dans les années 80,

Le 1er avril 1964, la famille confie la direction de la fonderie à un jeune ESF, Jean Frachet, qui dirigera l’entreprise (d’abord directeur, puis directeur général et enfin P.DG) jusqu’en 1998 c’est-à-dire durant 34 années. A la veille de ses 80 ans, nous l’avons interrogé pour éclairer cette histoire pendant et après les célèbres 30 glorieuses.
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Jean Frachet, originaire de la Drôme s’est passionné pour le moulage à l’ENP de Voiron qui l’initia au métier. Il poursuit sa formation à l’ESF dont il sortira en juin 1957. Il se rappelle des cours de fonderie dispensés à l’époque à la Sorbonne qu’il suit avec Serge Renaud, lequel deviendra le patron des fonderies de Wassigny et Pierre Bres qui lui deviendra directeur de la Sobefo à Belleville lequel avait déjà imaginé ce qui deviendra le Cobapress . Sursitaire, Jean Frachet part au service militaire, réussit les EOR, (Ecole des officiers de réserve) part pour l’Allemagne puis l’Algérie où la guerre sévit. De retour 29 mois plus tard, en 1960, il passera une année aux fonderies de Gorcy dans la Meurthe et Moselle. Deux années suivront, chez Fives-Lille- Cail à Lille, cette immense entreprise de 8 000 personnes qui coulait couramment des pièces de 100 tonnes.

A cette époque, la mondialisation existait déjà. L’entreprise qui construisait des cimenteries et des sucreries était déjà concurrencée par des polonais ; par exemple, en Argentine où l’implantation de cylindres pour écraser la bagasse de lacanne à sucre faisait déjà l’objet de concurrences féroces. Jean Frachet fera un passage d’une année en Alsace chez de Dietrich, la fonderie qui fabriquait à l’époque des radiateurs en fonte….du 1er janvier au 31 décembre !!!

En ces temps là, quand on cherchait un emploi, on ouvrait l’Usine Nouvelle, (pas encore de minitel, pas de blog, pas de Jobfond, ni de site dédié de l’Amicale) et on trouvait des propositions d’emploi. En novembre 1963, Jean Frachet visite la fonderie Pellier et c’est le 1er avril 1964 qu’il est embauché.

Sa première démarche est d’abord commerciale, il vise la production de pièces diverses destinées à une clientèle de la région parisienne où à l’époque beaucoup de petites usines et ateliers consommaient des pièces moulées. Très vite les fabrications agricoles largement déficitaires sont abandonnées et la fonderie s’oriente vers la fabrication de « pièces diverses en petites et moyennes séries ». Des représentants multicartes sont sollicités pour approcher certains marchés comme celui des machines à bois Lurem à Domfront ou démarcher la région Rhône-Alpes dont il est originaire. De fil en aiguille et en intégrant le temps, la fonderie de 40/50 salariés qui coule 50 tonnes par mois, deviendra une belle PME de 300 collaborateurs qui produiront jusque 1 400 tonnes/mois.

L’entreprise devra sa forte expansion aussi à son regroupement en 1978 avec la fonderie Wintenberger de Sablé sur Sarthe dirigé par Eugene Bonnet (ESF 37) puis par Daniel Top et enfin par Denis Salin (ESF 75). Ainsi commence une nouvelle diversification de la clientèle. La fonderie Pellier s’orientera enfin vers les pompes et la robinetterie avec un client déjà bien implanté sur des marchés mondiaux : Schlumberger et sa « division compteurs », notamment pour l’irrigation. KSB, Samson Laval Bayard suivront. Pendant toutes ces années, la fonderie aura connu tous les aléas des crises …qui n’en finissent pas. Difficile de gérer, avec des pertes d’activité qui iront jusque 15% d’une année à l’autre.

En 1980, la reprise de la fonderie Alain basée à Cholet et grande spécialiste de la machine-outil sera beaucoup plus problématique au moment où se succèderont les nombreux plans de sauvetage de ce secteur par les pouvoirs publics. Un dépôt de bilan s’impose en 1984 : « Il faut savoir par moment se couper un bras pour éviter la gangrène».

L’investissement d’une petite Disamatic sera ensuite suivi par l’achat d’une plus importante. Cette dernière permettra de produire des pièces jusque 20 kg dont les grandes précisions seront garanties afin d’aborder des marchés plus importants.

L’approche de divers confrères pour s’associer n’est jamais une démarche facile. Cette démarche jugée nécessaire hélas n’aboutira pas. Un second dépôt de bilan intervient en 2000. La famille Berrutto propriétaire de la fonderie de l’Isère, dirigera donc la fonderie de Mayenne pendant plusieurs années. Suivra le groupe Tual lequel n’exerce pas le métier de fondeur ; il embauchera des compétences parmi des Gadz’arts. L’implication des clients et le soutien de l’Etat dans la Fonderie Mayennaise permettra d’investir dans des fours Junker à induction de 8 tonnes. Ils remplaceront le célèbre cubilot qui lui, avait connu toutes les innovations comme le procédé Chazé (système breveté en 1991 par notre camarade ESF 59 avec son pot de vidange par différentiel de pression) et comme le 1er cubilot européen à vent chaud avec défournements journaliers. La Drire (Direction régionale de l’industrie, de la recherche et de l’environnement) avait imposé la mise en place de ces deux fours électriques à la place des cubilots avant août 2008.
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Dès 2005, l’activité bat de l’aile. La Fonderie de Brives – son nom à l’époque – soutenue par la communauté de communes du Pays de Mayenne, connaît son premier redressement judiciaire. Deux ans plus tard, le 15 mai 2007, le tribunal de commerce de Vienne acceptait le dossier de reprise déposé par un groupement d’actionnaires mayennais. Il n’était donc plus question de MFI (Mayenne Fonte Industrie) mais de La Fonderie Mayennaise. Jean-Jacques Lucas devenait le nouveau directeur industriel. La société semble renaître. En 2009, pour l’aider davantage, le Pays de Mayenne rachète des terrains.
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C’était sans compter sur le sinistre qui a frappé l’un des fours l’été dernier. Les difficultés de trésorerie s’accumulèrent alors. En janvier, le tribunal de commerce place la fonderie en redressement judiciaire. Puis la liquidation est prononcée. Des repreneurs potentiels ont défilé à Mayenne, mais aucune offre sérieuse n’a été déposée

Depuis ce mois de juin 2015, les fours de la Fonderie mayennaise sont éteints et la plupart des 114 salariés sont au chômage après la fermeture d’une entreprise née voici 111 ans.
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Si Louis Chazé, a été considéré tout au long de la vie professionnelle de Jean Frachet, comme son ange gardien, « chaque investissement, il y a participé », « la fonderie, on la démontait pendant les vacances » beaucoup d’anciens se rappellent du rôle important joué aussi par notre ami Denis Salin ESF 75
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qui a œuvré pour la bonne cause et dont nous saluons ici encore la mémoire. Son parcours professionnel l’avait conduit chez Alain à Chollet, chez Wintenberger, aux fonderies de Masevaux, ici chez Pellier puis avec Mayenne Fonte Industrie de 1996 jusqu’en 2004, dans le groupe Griff, à la fonderie de la Verpillère (38) et chez Two Cast à Saint Satur. Il conseillait encore des fondeurs et des clients de Fonderies. « Un type bien, un brave, un vrai copain avec beaucoup de gens ».

Jean Frachet, maire de Parigné sur Braye vice-président de la communauté de commune de 1977 à 2014, nous a dit avoir eu la chance de s’épanouir dans la profession de la fonderie grâce à la confiance d’un homme, Pierre Pellier.
qui demeure propriétaire des bâtiments. est encore aujourd’hui

Jean Frachet avait lui donnait sa confiance à bien d’autres parmi lesquels Piwi se rappelle d’Eugène Bonnet, généreux avec l’amicale, Denis Salin bien sûr, Marcel Lebée comptable et RH, Daniel Top, Jean Mevel, Patrick Lavrilleux, Patrice Frezzatto, Laurent Benoît (au BE) et Dany Lesieur cet exceptionnel électricien.

Longpont le 25 juin 2015 et le 2 juillet

Zone de commentaire !

5 commentaires pour : "Texte proposé fin juin à la revue de la fonderie et non retenu."

  1. « Non retenu » : pourquoi ??? Comment le Comité de Rédaction de Fonderie magazine justifie-t-il une telle décision ??? Cela mérite une explication circonstanciée.

  2. Voici la réponse (qui ne me convient pas- PW)

    Bonjour les fondeurs !
    Sans perdre trop d’énergie ai fait une enquête approfondie sur ce problème : voici l’histoire détaillée
    J’ajoute que j’attends un retour pour l’article de la visite de LBI non conforme au cahier des charges
    Tous les articles de l’amicale sont dans le planning rédactionnel ou le vivier
    Lisez ces explications et mettez-les sur le blog pour être enfin clair ?
    1/ Blog PIWI ce jour
    Texte proposé fin juin à la revue de la fonderie et non retenu.
    Par Piwi le jeudi, 17 septembre 2015, 16:03 – wiki fonderie – Lien permanent
    2/ commentaire de Daniel
    Le jeudi, 17 septembre 2015, 22:17 par Le Bébert de la Fonderie
    « Non retenu » : pourquoi ??? Comment le Comité de Rédaction de Fonderie magazine justifie-t-il une telle décision ??? Cela mérite une explication circonstanciée.

    Histoire

    3/ Mail de Fred à mon intention le 08/07 =
    Bonjour

    Pour l’Amicale, nous avons deux articles de prêts :
    coulée de la coche des élèves de 3 ème année
    fonderie mayennaise/historique prospective

    A venir, un article sur notre AG, …

    Une pub pour l’ag à faire paraitre dans le prochain n°

    amicalement

    4/ Mail de GL à Fred le 21/07
    Bonjour Fred
    Nous aimerions avancer sur le N° 57 et avons besoin de dates fermes sur ces 3 demandes
    Coulée de la cloche : ?
    Fdie mayennaise : ?
    Pub sur AG : ?

    Merci de ton retour rapide
    Bonnes vacances
    Bien amicalement

    5/ Articles envoyés par Fred le 23/07

    Vacances et Cr du 02.09 qui demande à ce que cet article soit actualisé en fonction de la liquidation, Allo GL à Piwi sur messagerie n’a jamais rappelé.

    6/ Mon Cr du comité de rédaction envoyé le 03.09 à Tout le Comité de rédaction + Fred:
    _ Focus :
    – le Royaume Uni : un eldorado pour la fonderie( Claude Chancelier)ok
    – Foseco filtration des fontes OK
    – Carbon International en attente GL a relancé TARANTOLA
    _ Profession
    – fonderie mayennaise/historique prospective à reprendre

    Daniel tu voulais veut une réponse circonstanciée, la voilà !

    Bon week end

    Gérard Lebon

  3. Difficile de comprendre cet échange de messages pour les non initiés excepté qu’il existe un certain cahier des charges (c’est nouveau !) qui ne nous est pas explicité.
    En quoi cet article, tel que Piwi l’a très bien écrit, ne répond-t-il pas à ce fameux cahier des charges ???

  4. L’ Amicale est membre du Comité de Rédaction de Fonderie Magazine avec la même représentativité que ATF et CTIF et a donc les réponses à toutes les questions.Ce cahier des charges lui a été remis de nombreuses fois et doit permettre au comité de rédaction de recevoir des articles vraiment prêts à maquetter.Pour LBI ce cahier des charges n’a pas été respecté et pour Mayennaise le comité a simplement demandé à ce qu’il soit mis à jour en fonction des dernières information connues, voir planning rédactionnel.

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