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Par : piwi
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mercredi 14 Déc, 2022
Catégorie : Economie

Taxe carbone : la grande inquiétude des industriels européens

LES ECHOS –

Le made in Europe peut-il pâtir d’un mécanisme censé le protéger ? C’est la question qui agite l’industrie du Vieux Continent devant les zones d’ombre du « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » enfin validé à Bruxelles.

Le scénario noir qui est dans les têtes ? Si l’on taxe des produits de base comme l’acier, le ciment, l’aluminium, le fer ou les engrais, c’est tout l’aval de l’appareil productif – les transformateurs –, qui risque de souffrir face à la concurrence internationale.

 Le scénario noir qui est dans les têtes ?'' Si l'on taxe des produits de base comme l'acier, le ciment, 
 l'aluminium, le fer ou les engrais, c'est tout l'aval de l'appareil productif - les transformateurs -, qui risque de 
 souffrir face à la concurrence internationale. (Vincent POILLET/REA)''

Déjà étranglés par les coûts de l’énergie, nombreux sont les industriels français et européens qui ont avalé de travers à la lecture de l’accord complexe trouvé à Bruxelles sur le « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières » – la fameuse taxe carbone débattue depuis plusieurs années dans les cénacles européens.

« L’Europe fait le choix de taxer le carbone avec un risque de favoriser la désindustrialisation. Est-ce pertinent au moment où l’Europe subit un choc énergétique et où les Etats-Unis font le choix de subventionner massivement la décarbonation de leur économie ? » s’interroge Alexandre Saubot, le président de France Industrie.

De la théorie à la pratique

 C'est peu dire que cette « première mondiale » secoue le monde feutré des usines, le diable étant dans les 
 détails qui sont encore loin d'être tous connus. « C'est un bon principe mal mis en oeuvre, qui risque de 
 détruire énormément d'emplois » sur le Vieux Continent, s'alarme Olivier Lluansi, associé chez Strategy& et 
 ancien conseiller industrie à l'Elysée.

« L’idée est pleine de bon sens et l’intention est louable, abonde Louis Gallois le président de la Fabrique de l’Industrie. Pour lutter contre les émissions de CO2, on impose aux industriels européens des contraintes. Il est donc juste de se dire que si l’on ne veut pas créer d’inégalités, on doit trouver un moyen de faire également peser des contraintes sur ceux qui produisent hors d’Europe. » Mais « le problème, pointe l’ancien patron de la SNCF et d’Airbus , est qu’on n’intègre pas la chaîne de valeur ».

L’investissement industriel flanche face à la guerre et au choc de décarbonation

Ces 5 chiffres qui dessinent l’industrie du futur

Le scénario noir qui est dans les têtes ? Si l’on taxe des produits de base comme l’acier, le ciment, l’aluminium, le fer ou les engrais, c’est tout l’aval de l’appareil productif – les transformateurs -, qui risque de souffrir face à la concurrence non européenne.

« Boulevard pour la délocalisation » ?

Le petit fabricant de couteaux du Puy-de-Dôme, par exemple, achètera de l’acier étranger taxé ou de l’acier européen protégé – a priori plus cher que celui dont disposent ses rivaux turcs… qui pourront vendre en Europe leurs instruments de cuisine sans taxation aux frontières puisqu’il s’agit de produits transformés. Sans parler du cas des exportateurs, qui auront une base de coûts supérieure à celle de leurs rivaux américains ou asiatiques et qui seront à la peine sur les marchés internationaux.

« L’Union européenne vient de créer un boulevard de délocalisation. Exactement l’inverse de son objectif affiché… », s’émeut sur LinkedIn Benoît Lavigne, délégué général de la Fédération des industries électriques, électroniques et de communication.

Les précautions de Bruxelles

 Sur ces deux points d'inquiétude majeure, les rapporteurs du Parlement européen affirment que des filets de 
 protection seront mis en place pour les exportateurs (des crédits CO2 gratuits a priori) et que le mécanisme 
 s'appliquera aussi à des produits transformés, sans précision. La Commission européenne devra en tout cas 
 faire une proposition législative en ce sens avant la mise en oeuvre du mécanisme prévue progressivement à 
  compter de 2026 ou 2027.

Deux sérieux casse-têtes en pratique. « Tout cela doit être détaillé et il y aura une période de rodage de deux ans », pointe Joseph Delattre, à l’Institut Montaigne. « Même si on arrivait un jour à taxer les produits finis, on ne réglerait pas le problème, anticipe un industriel tricolore. Déjà parce que rien n’empêche nos concurrents chinois de réserver l’énergie la plus décarbonée à la production de produits destinés à l’exportation.
Ensuite, comment voulez-vous vérifier dans quelles conditions on produit réellement à l’autre bout du monde ?

On n’est déjà pas capable aujourd’hui de savoir si le bio qui vient de l’autre côté de la Méditerranée est véritablement bio… »

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "Taxe carbone : la grande inquiétude des industriels européens"

  1. E bien oui il y a des grandes fonderies qui utilise des cubilots et dont le business modèle ne résisterait pas à la l’utilisation de four électrique, je pense à la FMGC ou à Bouhyer qui utilisent des lits de fusion dans les cubilots qui permettent de sortir de la fonte de contre poids au prix du marché. Alors oui l’Europe en indexant le prix de l’électricité sur celle du gaz pour obéir à nos amis allemands et maintenant la taxe carbone et bien oui nous allons fermer toute nos industries et même dans l’agro alimentaire Willian Saurin et Garbit ont déjà annoncés qu’ils vont arrêter leurs usines en France. C’est un suicide mais personne dans le pouvoir exécutif ne dit rien!!!!!

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