Ronan Bouroullec dans les ateliers Swarovski examinant un des 3060 blocs de cristal facettés et illuminés de Led qui habillent les fontaines. SWAROVSKI
Pour les fontaines du rond-point, les mécènes ont été recrutés principalement parmi les entrepreneurs ayant pignon sur l’avenue la plus célèbre de Paris, tels Dassault (au 9 du rond-point), le Qatar (l’ambassade se situe au 52-60 de l’avenue) et la famille Houzé, propriétaire des Galeries Lafayette qui ouvre un magasin fin mars, en lieu et place du Virgin Megastore.
Nul doute que la création des Bouroullec ajoute à l’attractivité d’un quartier arpenté chaque jour par plusieurs centaines de milliers de piétons. Le lent tournoiement des fontaines, calculé dans le sens des voitures et au rythme des piétons, a un effet hypnotique sur les passants qui, du coup, ralentissent le pas.
Le montage d’une fontaine, avec ses haubans habillés de cristaux illuminés de Led, dans les ateliers de Swarovski. SWAROVSKI
Les designers quadragénaires souhaitaient quant à eux s’adresser à un public plus vaste après « avoir travaillé plus de vingt ans au service de l’industrie, avec des fabricants hors de France, à l’exception de nos séries limitées pour la galerie Kreo à Saint-Germain-des-Prés ». Ces fontaines « nous ont prouvé, en quelques jours, qu’une installation design peut s’ancrer dans le paysage urbain et arracher un sourire aux lèvres de nos contemporains », se réjouit Ronan Bouroullec.
Fabrication des châssis pour la partie souterraine des fontaines dans les ateliers de la Sacmo, à Couëron, en Loire-Atlantique, l’une des quarante entreprises mobilisées pour le projet.
Fabrication des châssis pour la partie souterraine des fontaines dans les ateliers de la Sacmo, à Couëron, en Loire-Atlantique, l’une des quarante entreprises mobilisées pour le projet. ATELIER BLAM LEMUNIER & MEYER
En 2016, les deux frères donnaient à voir, sous la forme de maquettes, leur vision d’une ville réenchantée : lieu de rassemblement autour d’attractions un peu magiques, comme la place d’un village d’antan, fantasmée. C’était dans l’exposition de Rennes, qu’ils ont baptisée « Rêveries urbaines ».
Leurs divagations ont porté leurs fruits. A Miami (Floride), Paris, Poitiers ou Rennes, ils révolutionnent le mobilier urbain en le chargeant d’une âme d’enfant, à coups de bancs enroulés autour d’un arbre, de parasols-végétaux, de kiosques flottant sur la rivière. Une de leurs inspirations ? Le film de Jacques Tati, Jour de fête, avec son chapiteau lumineux fait de grands mâts reliés par une guirlande. Comme les nouvelles fontaines des Champs-Elysées.