Loïc Beury et ses collègues montrent du doigt, eux, le constructeur automobile Renault, leur principal client. « On en veut beaucoup à Renault. Quand vous travaillez à 98% pour un client et qu’il retire ses commandes, c’est la fin d’une entreprise ». Il ajoute : « pour beaucoup de salariés, qui ont passé leur vie dans cette entreprise, c’est vraiment très dur. Ils laissent une vie derrière eux, des savoir-faire, de la sueur, parfois des larmes.
C’est une entreprise créée en 1936, avec des hauts et des bas, qui s’arrête aujourd’hui ». Les 78 salariés, dont la moyenne d’âge est de 54 ans, ont pour certains passé plus de 30 ans à la Sifa, et traversé déjà des crises et des difficultés financières.
C’est bien sûr les changements que connaît le secteur de l’industrie automobile qui sont avancés pour expliquer la fin de l’activité de la Sifa aujourd’hui. Mais l’entreprise a connu de nombreuses crises, déjà, par le passé. La dernière, c’était en 2016, un placement en redressement judiciaire qui avait mené à la reprise de la Sifa par le groupe Alty Industry, dans lequel on retrouvait les précédents actionnaires. A l’occasion de cette reprise, les salariés avaient accepté de renoncer aux 35 heures, dans le cadre d’un accord de compétitivité.
Jusqu’à 700 personnes travaillaient à la Sifa dans les années 2000
Cette fois c’est bel et bien terminé pour les salariés. Un plan de sauvegarde de l’emploi va être mis en place, avec un accompagnement vers des formations ou des emplois dans le cadre d’un « fonds automobile » financé par plusieurs constructeurs et par l’Etat. « Mais pour beaucoup, c’est une vie qui s’arrête » rappelle Loïc Beury. Dans les années 2000, l’usine Sifa Technologies a compté jusqu’à 700 personnes sur son site, au sud de la métropole d’Orléans.
C’est vraiment triste de voir la SIFA disparaître du paysage de la fonderie.
Cependant rendre seul le client responsable de ce désastre, c’est un peu court… Quid des dirigeants qui cse sont succédés et qui n’ont pas fait le nécessaire pour élargir le portefeuille de clients ?
Dans n’importe quelle école de management ou de commerce, on vous apprend qu’une telle dépendance à un client ne peut être envisagée que si, et seulement si :
* le client ne possède aucune alternative sur le marché (pas de concurrents),
* les obstacles à l’entrée sur ce secteur sont très importants (énormes investissements nécessaires, technologie peu ou pas diffusée, brevets, etc),
* aucune alternative technologique n’existe,
* le besoin du produit ne s’éteindra pas,
* on a l’assurance que le client ne fera pas faillite ou qu’il ne disparaîtra pas.
Venant du Losange je n’avais pas voulu exercer un droit de réponse voire de contradiction mais un grand merci au « Fondu Suisse ».
Je pense tout à fait qu’un fournisseur qui ne possède qu’un seul client dans son portefeuille est en grand danger.
Il va s’en dire que ce n’est pas sérieux au niveau du management de direction pour ne pas dire qu’il s’agit d’une faute grave !
Vu de Renault, SIFA était considéré comme un fournisseur pouvant apporter une solution et un savoir faire aux besoins d’adaptation de petites séries.
Je les ai connu pour un carter d’huile spécifique à Nissan, la pièce n’était pas un cadeau car mal tracée pour la fonderie, mais SIFA à su mettre toute sa compétence et son énergie pour nous livrer sans trop de difficultés.
Merci à eux
Entièrement d’accord avec Le Fondu.
SIFA… idem que FVM, SAM, MBF, Fonderies du Poitou et encore bien d’autres…
Faute bien sÜr aux constructeurs mais surtout à tous ces dirigeants.
Où sont les vrais patrons ?