À grands renforts de fraiseuses numériques, d’alliages en fusion et de plaques en relief. Là, une équipe de onze personnes « fond » le métal, invariablement, pour le compte de tous types de concours : agricoles pour la plupart, mais aussi hippiques et sportifs. Au sortir de la chaîne de production, toute une panoplie de plaques donc, doublée de coupes, de statuettes. Et même de boîtes aux lettres.
« Le salon de Paris, une vraie vitrine »
Mais sa dernière grosse commande, Gérard Doutre la tient du salon de l’Agriculture, qui ouvrira ses portes samedi prochain, porte de Versailles, à Paris.
2 000 plaques y ont été livrées, autant de trophées qui serviront à récompenser les producteurs de belles bêtes. « Voilà neuf ans qu’on travaille avec eux. Les plaques servent, entre autres, à montrer la traçabilité de l’animal. Pour nous, cela représente quand même dix jours de boulot, et plus de 500 kg d’aluminium fondus. C’est une vraie vitrine. Tous les médias sont présents pendant le salon… » Et les plaques du Lion-d’Angers se voient de loin, d’un rouge vif à capter l’œil des télévisions sur place.
À 50 ans, Gérard pourrait s’enorgueillir d’une longue expérience de fondeur. Avec un chiffre d’affaire qui avoisine les 630 000 €, en progression constante, il pourrait même se la couler douce, rentrer dans le moule. Mais rien n’arrête sa motivation, brut de décoffrage.
« J’essaie de capter de nouveaux marchés, de ne pas vivre sur nos acquis. En France, on est très peu à se disputer celui des plaques de concours, quatre ou cinq tout au plus. Alors, on s’oriente de plus en plus vers le produit pour particulier. À travers des plaques de décoration, moulées à la main, ou encore de la signalétique pour la voirie, avec tout un choix de couleurs, de création de logos en relief, etc. »
L’alliage coulé à 1 100°
Sur 600 m d’ateliers, la fonderie attend l’arrivée d’une prochaine sablerie, qui viendra améliorer les conditions de travail. Le sable sera donc acheminé sur tapis roulant. Car s’il fait bon œuvrer l’hiver auprès des fours à 700° pour fondre l’aluminium ou encore 1 100° pour le laiton, les gestes sont calculées afin d’éviter la pénibilité.
« On part de modèles en résine. On vient presser du sable pour le moule, l’aluminium en fusion y est coulé. On casse le moule et la plaque est là. » Encore faut-il connaître les ficelles du métier, afin d’ébarber (enlever les irrégularités) des pièces, les percer au millimètre près ou les peindre en relief.
Ensuite, les plaques sont expédiées pour la plupart dans toute la France, mais aussi en Belgique, Suisse, Italie ou Espagne. Quand ce n’est pas à deux pas de l’atelier, au haras national du parc de l’Isle-Briand. À l’occasion du Mondial du Lion.
Benoît ROBERT
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F.MITRAIL