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Par : piwi
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mardi 12 Mar, 2024
Catégorie : Automobile

Renault : l’heure de la retraite sonne pour la ZOE

Renault : l’heure de la retraite sonne pour la ZOE, vieille dame de la voiture électrique

La production de la ZOE, la voiture électrique lancée par Carlos Ghosn, sera définitivement stoppée à la fin du mois. Auréolée d’un succès tardif, la citadine à batterie a apporté au Losange une précieuse expérience sur ce segment.

La fin de carrière du modèle, le seul véhicule qui y était encore assemblé, va marquer la fin de la production automobile à l'usine Renault de Flins.

La fin de carrière du modèle, le seul véhicule qui y était encore assemblé, va marquer la fin de la production automobile à l’usine Renault de Flins. (Martin Bureau/AFP)

LES ECHOS -Par Lionel Steinmann

Après plus d’une décennie de bons et loyaux services, l’heure de la retraite a sonné pour la Renault ZOE. La petite citadine, pionnière de la voiture électrique grand public, doit disparaître de la gamme le 30 mars, date à laquelle la production sera définitivement interrompue à l’usine de Flins, dans les Yvelines.

Voilà déjà quelques mois que les ventes font du rase-mottes, avec 18.000 immatriculations à peine l’an dernier, dont 6.000 en France. « La chaîne tourne à 40 exemplaires par jour, c’est le minimum », indique une source au sein du groupe. Pour écouler le stock, le Losange avait inclus fin janvier la ZOE dans son offre de leasing social.

422.000 exemplaires produits

Au passage, c’est également une étape majeure pour Flins. La fin de carrière de la ZOE, le seul véhicule qui y était encore assemblé, va marquer la fin de son activité de production, et une conversion définitive à l’économie circulaire.

Selon la marque, 422.000 exemplaires ont été écoulés depuis le lancement, dont plus du quart dans l’Hexagone. Mais pour la petite citadine, la vie n’a pas toujours été simple. Les débuts de ce véhicule symbole de l’époque Carlos Ghosn ont été laborieux, avec une arrivée en concessions avec plusieurs mois de retard, début 2013, pour cause de problèmes techniques sur sa tablette multimédia.

Malgré l’attention médiatique portée sur un véhicule érigé en porte-drapeau de la technologie française (le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg fera sensation en arrivant au volant d’une ZOE à l’Elysée pour participer au conseil des ministres), les ventes sont au départ très en deçà des attentes.

Renault était parti sur une capacité de production de 150.000 unités la première année. Le constructeur n’en écoule que 8.874 en 2013, 11.309 l’année suivante, et 18.939 en 2015.

A l’époque, le marché est, il est vrai, microscopique, avec une concurrence qui se limite à la Nissan Leaf et à la Bluecar de Bolloré. Les clients tiquent devant la faible autonomie (entre 150 et 200 kilomètres pour la ZOE, ce qui la limite au marché des deuxièmes voitures) et un réseau de bornes de recharge anémique (5.000 début 2013, contre 120.000 aujourd’hui).

Un réseau à convaincre

De surcroît, le prix est attractif au premier abord (à partir de 13.700 euros une fois le bonus gouvernemental déduit), mais il faut y ajouter l’installation de la recharge à domicile, et surtout la location de la batterie (79 euros par mois), qui réduit l’économie réalisée sur le carburant.

Les concessionnaires n’étaient pas non plus à l’aise pour vendre un véhicule dont l’argumentaire et l’architecture technique étaient totalement nouveaux – c’est la première plateforme conçue spécialement pour l’électrique. « La tendance était parfois d’orienter l’acheteur potentiel vers une Clio, un modèle qu’ils maîtrisaient beaucoup mieux, se rappelle un acteur de l’époque. Il a fallu lutter contre ça. »

Les ventes ont toutefois fini par décoller, aidés par les améliorations techniques apportées en 2016 puis 2019, date à laquelle l’autonomie théorique de la batterie est portée à 400 kilomètres.

Malgré une concurrence qui se renforce, et un prix qui dépasse les 30.000 euros hors bonus depuis que l’achat de la batterie y est intégré, la ZOE va connaître son apogée commercial au tournant de la décennie, avec 103.000 immatriculations en 2020. En France, elle arrive largement en tête du créneau des électriques avec un tiers de ventes à elle seule.

Malgré la montée en puissance de Tesla et d’autres, elle tient son rang l’année suivante, avec 77.500 exemplaires écoulés. Le modèle joue alors un rôle crucial pour le constructeur dans l’atteinte de ses objectifs de baisses d’émissions de CO2 au niveau européen.

De l’expérience emmagasinée

Avec le recul, le pari de Renault de se lancer sur l’électrique en partant du bas du marché n’était pas forcément le plus pertinent, vu la croissance de Tesla qui était parti, lui, du haut du marché.

Mais en essuyant les plâtres, la ZOE a tout de même donné à Renault un temps d’avance dans l’électrique, en particulier sur la conception des batteries et leur vieillissement au fil du temps. « Elle nous a également donné une expérience précieuse pour comprendre les attentes des clients, adapter notre offre de recharge à domicile, ou encore former le réseau à l’entretien et à la réparation », explique Julien Cotteverte, qui a été « business developer » véhicule électrique de 2012 à 2015.

La R5 s’apprête à prendre le relais à l’automne dans les concessions. La ZOE va désormais poursuivre sa carrière commerciale, mais sur le marché de l’occasion, où son antériorité en fait un des modèles les plus proposés sur les sites spécialisés.

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