La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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jeudi 09 Fév, 2012
Catégorie : Economie

Réindustrialiser ? Relancer ? Désendetter ? Décarboner !

Ce genre de contexte n’a jamais rien donné de durablement sympathique, et il est urgent de retrouver foi en l’avenir. Une seule option est susceptible de le permettre désormais : initier une nouvelle révolution industrielle basée sur un affranchissement progressif, mais massif, des combustibles fossiles. Car ces derniers, de source d’abondance sans limite, sont devenus la cause principale de nos ennuis.

La dette publique apparaît en 1974, après le premier choc pétrolier, et n’a cessé de croître depuis. La part de l’industrie dans l’emploi, qui avait crû sans discontinuer de 1800 à 1974, s’est mise à décroître après cette date, et n’a cessé de le faire depuis. Le chômage, à peu près nul pendant l’essentiel du 20è siècle, semble impossible à éradiquer depuis 1974. La transformation d’une fraction du système financier mondial en pyramide de Ponzi, à grand coup de produits parfois très exotiques, a commencé au début des années 1980.

Tout cela n’est-il que coïncidences ? A bien y regarder, pas du tout. Au moment des chocs pétroliers, l’approvisionnement énergétique par terrien, qui progressait de 2% par an depuis les débuts de la machine à vapeur, cesse brutalement de croître. Tout le reste va suivre. Le secteur industriel servant à manipuler de la matière et des flux physiques, à grand renfort de machines et non de muscles, voit son activité immédiatement impactée. Tout PIB supplémentaire devra alors être moins intensif en énergie par emploi : envolée des services. Si ces derniers permettent une augmentation de la valeur des biens sans augmentation du nombre de biens – et sans que l’on appelle cela de l’inflation – ils sont alors particulièrement favorisés. Or le meilleur candidat pour ce cahier des charges, c’est… les bulles spéculatives ! En outre, plus de finance et un PIB freiné ont créé une envolée de la dette, publique comme privée.

Le problème du pétrole n’est pas pour demain : il a démarré il y a 35 ans. Il n’est toutefois rien au regard d’une dérive climatique massive qui nous guette, et qui est susceptible d’amener le chaos en Europe. La solution s’impose : il faut réorganiser notre vie économique avec de moins en moins d’énergie carbonée (pétrole, gaz, charbon).

La bonne nouvelle est que cela structure tout. Il faut reconfigurer les villes – plus petites, mieux réparties, plus denses, thermiquement plus performantes – et cette transition nous occupera 50 ans. Il faut changer le parc de véhicules, fait de voitures plus petites ou électriques, de trains, d’autocars, de vélos, ou d’avions plus économes, même s’ils sont moins rapides.

Une filière bois solide nous amènerait matériaux de construction, énergie, emplois ruraux, et éviterait 6 milliards d’euros de déficit commercial par an. Il faut lancer des grands projets – une force dans notre pays – pour développer des filières industrielles d’avenir où nous avons déjà des atouts : capture et séquestration du CO2, nucléaire de 4è génération, solaire à concentration (au Maghreb), chimie performante, train, matériaux de construction… Il faut rendre l’agriculture moins dépendante d’intrants de synthèse (fabriqués au gaz) et de transports longue distance (fonctionnant au pétrole).

Pour servir cet ensemble, il faut modifier l’enseignement, refondre la fiscalité, adapter notre politique étrangère… Bref nous avons là la trame d’une ambition claire, qui est justement ce qui nous manque. Luxe inouï, la France dispose déjà de toute la panoplie des outils de gestion nécessaires pour piloter cette évolution, dont le bilan carbone et ses succédanés.

Est-ce que cela permettra d’assurer la croissance perpétuelle sur d’autres bases ? Rien n’est moins sûr, mais tenter la relance sans nous réinventer assure un échec certain. Comment financer cela à l’heure d’une dette omniprésente ? Avec des économies fortes sur les importations d’énergie (plus de 50 milliards d’euros par an), des recettes à l’exportation augmentées si nous misons sur les bons secteurs, l’épargne existante, et les ressources mobilisables via une création monétaire européenne dédiée, nous ne sommes pas encore à la rue. La dette accumulée peut se gérer avec le patrimoine existant, le tout est d’arrêter de l’augmenter. Où sont les candidats sérieux qui voudront bien suivre cette voie ?

On peut retrouver l’auteur de cette tribune en naviguant sur son excellent site internet.

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