La Dépêche
C’était mal connaître le fondeur d’art (fonte, alu, bronze) qui s’est mis en quête, y compris sur Facebook, d’un repreneur alors même que la procédure de liquidation judiciaire était déjà en cours d’instruction. Or, miracle car le monde professionnel est petit et tout le monde s’y connaît peu ou prou. Trois contacts se profilent dont un seul semble assez intéressé : Sébastien Castillo (39 ans) qui, après 12 ans de marketing chez Legrand, s’est réorienté par le rachat en 2012 de l’entreprise Bourguignon (1 836), spécialiste du fer forgé avec 17 salariés à Châteauneuf-sur-Isère, à côté de Romans, dans la Drôme.
Après des rencontres et des visites sur place à Blanquefort, mus par une étonnante synergie, les deux patrons ont conclu l’affaire, Rybacki changeant de main sur la base de compétences complémentaires ; au tribunal de commerce, c’est le vendeur qui a proposé son repreneur, mode accepté au prétoire via une dynamique procédure de liquidation avec continuation comportant le maintien de tout l’effectif (5) sur le site de Gué-de-Savary. Visiblement sur la même longueur d’ondes, les deux industriels de Bourguignon ne veulent pas tout révolutionner mais renforcer une synergie pour y satisfaire les clients des dépôts réciproques grâce à la motivation réactivée de l’équipe lot-et-garonnaise et ses produits spécifiques. «Je n’ai jamais lâché pour sauver ce bien familial», dit Daniel Rybacki, ce à quoi Sébastien Castillo ajoute : «Je suis tombé amoureux de l’entreprise qui a de l’âme et des talents. On va en réussir la mutation et la survie». Rybacki serait-elle sauvée, c’est ce que l’on souhaite à cette fonderie d’art atypique bien de chez nous.
H.M.