Les Echos –
Le tribunal de commerce de Paris a approuvé jeudi 30 septembre le plan de continuation de Manoir Pîtres proposé par son actionnaire, le fonds d’investissement de Hong-Kong CAM SPC. Ce dernier reprend le vaisseau amiral du groupe, désormais démantelé, la filiale Manoir Pîtres, avec ses 438 salariés. Il investit 50 millions d’euros.
L’usine Manoir Pîtres de l’ex-groupe Manoir Industries désormais démantelé.
Dénouement dans le dossier de la reprise du groupe Manoir Industries, spécialiste de la transformation des métaux, dont les six filiales avaient été placées en redressement judiciaire en février 2021. Jeudi 30 septembre, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la continuation, avec l’ensemble de l’effectif (438 salariés) de la filiale la plus importante du groupe, située à Pîtres, dans l’Eure, par son actionnaire, le fonds d’investissement de Hong-Kong, CAM SPC. Mis en délibéré, le jugement sera rendu le 15 octobre.
Après trois reports d’audience, le tribunal a validé le plan de redressement proposé par CAM SPC qui était représenté à l’audience par son avocat. Le métallurgiste britannique Paralloy, un temps candidat à la reprise, avait retiré son offre.
Le plan de redressement de CAM SPC est destiné à remettre sur les rails ce site déficitaire qui, en 2020, a réalisé un chiffre d’affaires de 76 millions d’euros pour un Ebitda négatif de -11,3 millions d’euros. Pour financer les pertes et les investissements à venir de ce site spécialisé dans les aciers spéciaux et les alliages complexes pour la pétrochimie et le nucléaire, « l’actionnaire, qui a déjà versé 20 millions d’euros en 2021, s’est engagé à verser 20 millions d’euros supplémentaires en 2022 et 10 millions en 2023 », confie aux « Echos » Daniel Duché, secrétaire CGT du CSE au nom de l’intersyndicale CGT-FO-CFDT-CFE CGC.
Une note de la direction aux salariés
« Le CSE a toutefois demandé au tribunal qu’il assure un suivi des versements à venir », précise le syndicaliste, qui « attend de voir quelle sera la stratégie industrielle pour relancer le site ».
Dans un message envoyé aux salariés – approuvé par les partenaires sociaux – la direction indique que « l’excellente nouvelle a été rendue possible grâce à la confiance rétablie entre les différentes parties, ainsi qu’à la qualité du plan de redressement portée par tous ». Et d’ajouter : « Notre devenir va désormais dépendre de nous-mêmes, de nos performances et de la rapidité avec laquelle nous montrerons les résultats de notre redressement. » Daniel Duché assume le fait d’approuver cette note de la direction. « Comme l’actionnaire reprend tout le monde, nous n’allons pas contester son plan. »
Sur les six filiales en redressement judiciaire du groupe Manoir Industries employant 1.088 salariés début 2021, cinq ont trouvé un repreneur. Seule la société Agriandre de Conches-en-Ouche (Eure) a été liquidée avec ses 49 salariés. Mais le « groupe » Manoir Industries, qui s’était construit par acquisitions successives, n’existe plus. Il reste son vaisseau amiral à Pîtres, qui va poursuivre l’aventure commencée il y a un siècle.