Se protéger de la conjoncture
Cet investissement de 450.000euros est dans la lignée des précédents, dédiés à l’outil de production comme l’achat d’une nouvelle machine à noyauter en 2009 et un usinage à grande vitesse en 2006. La moyenne annuelle des investissements productifs se monte à environ 500.000euros. «Nous souhaitons doubler l’usinage à grande vitesse en 2012 ou plus probablement en 2013», reprend Gérard Leroux qui ne cache pas ses doutes pour cette année à venir, pleine d’incertitudes «entre les élections françaises, américaines, et la tenue des marchés financiers». Car le sous-traitant subit deux phénomènes. Premièrement, sa production, en amont de toute activité industrielle, est soumise aux aléas des cours des matières premières utilisées (acier, nickel, fonte, ferro-alliage…). Ces dernières années, leurs fluctuations ont souvent été à la hausse. Malgré tout, cette tendance n’a pas posé trop de contraintes selon l’industriel «car nos clients suivent comme nous les cours mondiaux, ils acceptent donc ces variations de prix, sur lequel nous sommes indexés». Deuxièmement, les commandes des donneurs d’ordre – les constructeurs et équipementiers automobiles (70% du CA) et utilisateurs de four de traitement thermique ou de fours d’usine de valorisation énergétique des déchets – varient en fonction de leur santé économique.
Développer une autre activité
Sur l’exercice 2011, la Mancelle de fonderie affiche un chiffre d’affaires de 29millions d’euros, en progression de 16% par rapport à 2010. Mais la crise de 2009 dans l’industrie automobile a laissé des traces. Cette conjoncture avait entraîné une baisse de 35% des ventes du site sarthois. «Heureusement, notre autre secteur sur les fours incinération s’est bien tenu, nous avons donc pu limiter les dégâts». Mais la fonderie en a tiré une conclusion: la nécessité de se diversifier en créant une troisième branche d’activité porteuse. «Dans cette idée, nous avons un bureau de recherche et développement en République Tchèque, financé par les unités de la branche. Les recherches aboutiront à court et moyen terme vers un autre type de produit, sur un nouveau marché porteur, mais nous n’en dirons pas plus !», précise Gérard Leroux.
S
Pour l’heure, il perdure deux problèmes majeurs, et inattendus pour la fonderie: l’attrait de la matière première et l’embauche de main-d’oeuvre. En effet, le site manceau a connu de nombreux vols en 2010. La hausse spectaculaire des cours des matériaux en est la première explication. «Nous avons donc investi lourdement dans la sécurisation de notre site, avec barrières, badges, vidéosurveillance, et gardiennage».
Embauches désirées
Pour la main-d’oeuvre, si le site sarthois compte 140 salariés, le chiffre pourrait augmenter sans cette difficulté à trouver des salariés qualifiés et motivés. «C’est un fait que la fonderie est un travail dur, et nous avons du mal à attirer les jeunes générations. Aussi nous avons créé des modules de formation, adaptés à nos besoins, et nous consacrons chaque année près de 3% de notre chiffre d’affaires à la formation», conclut le directeur de l’établissement.
AFE Cronite-Mancelle de Fonderie
(Arnage)
Directeur général: Pierre Wittmann Directeur d’établissement: Gérard Leroux 140 salariés à Arnage, 2.500 dans le monde CA2011: 29M€ 02 43 47 58 58 www.afegroup.com