Le tribunal de commerce de Valenciennes a déclaré les Aciéries et Forges d’Anor en liquidation judiciaire. Une décision qui prend effet au 31 juillet. Un coup dur pour l’entreprise centenaire mais pas une surprise pour autant. En effet, la société spécialisée en lames et pièces de fonderie connaît des difficultés depuis quelques années déjà puisqu’en 2014, elle faisait l’objet d’un dépôt de bilan.
L’activité avait alors repris depuis. Mais c’était sans compter sur la politique internationale et ses conséquences. Et en particulier sur celle de Donald Trump, le président américain.
Victimes de la politique internationale de Donald Trump
« Depuis qu’il est arrivé au pouvoir, nous avons enregistré une perte de 60 % de nos commandes chez notre client principal, constate Frédéric Bertin, délégué syndical CFDT. En cause, la surtaxe de 25 % sur l’import de l’acier. » Il leur restait encore l’Iran, autre client majeur. Soit un contrat annuel avoisinant 210 000 euros. « Mais là encore, Donald Trump intervient et frappe l’Iran d’embargo. Résultat, plus d’exportation possible. » Un carnet de commandes qui se vide quasiment du jour au lendemain.
Depuis 2008, le chiffre d’affaires a diminué de moitié. A l’époque de 10 millions d’euros, il tourne aujourd’hui autour de 5,2 millions d’euros. « Mais, nous avions une dette conséquente. Les salariés sont à bout. Ils ont fait des dizaines d’heures supplémentaires pour honorer les dernières commandes. Le directeur s’est battu à nos côtés, il est lui aussi à bout, d’ailleurs, il s’en va », confie le délégué syndical.
Un potentiel repreneur se montre intéressé. Il s’agit d’un industriel de la région, installé dans le Valenciennois et oeuvrant également dans la métallurgie. La dette, elle, est épurée. Mais, l’usine nécessite des travaux considérables de dépollution. « On ne sait même pas où on en est à ce niveau, confie Frédéric Bertin. Il n’y en a jamais eu sur le site. » L’éventuel repreneur souhaite en être dégagé. Il se dit, en revanche, prêt à préserver l’emploi des 68 salariés et leur savoir-faire. Une rencontre est prévue mercredi 31 juillet, jour officiel de la liquidation judiciaire.