La fonderie et Piwi

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Par : Nicolas
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dimanche 25 Juil, 2021
Catégorie : Piwi en vadrouille

Les fonderies de Saint-Satur, un passé toujours présent

La Voix du Sancerrois –

Une page s’est tournée en 2009, avec la fermeture des fonderies de Saint-Satur, activité presque centenaire sacrifiée par la mondialisation.

Au siècle dernier, les fonderies ont assuré la prospérité du village et des alentours, avec des installations rudimentaires mais pourvoyeuses de centaines d’emplois. Aux meilleures années de la production automobile française, le site employa jusqu’à quatre cents personnes…

1917-2009 : dans le tourbillon industriel mondial

Tout commença en 1917, avec l’installation par l’État d’une annexe des usines militaires de Bourges, les premières pièces de fonderie sortent en 1919. Vite passée dans le giron de la famille ardennaise Dubarry, la fonderie sera absorbée par le géant motoriste Bernard, en 1938, qui laissera une empreinte indélébile.

Dans les conversations, le site dispute encore le nom de Bernard-Moteurs à celui de FASS (Fonderies et ateliers de Saint-Satur), quatre lettres apposées après le rachat par Renault (1984) qui sauva l’entreprise de la faillite après la crise pétrolière. Usine de pointe pour la fabrication de jantes alu (400.000 par an), de fonderie pour l’automobile et l’agriculture (9.000 T), de carters de moteurs de tondeuse (5.000 par mois).

Le train d’enfer ralentit en 1988, après le krach de Wall Street. Commence alors une longue agonie à la fonderie, plans sociaux, rachats bancals par des Américains, des Canadiens, délocalisation en Pologne, puis un coup de passe-passe fatal par des Chinois… L’entreprise ferme le 23 octobre 2009.

Il reste aujourd’hui des tonnes de souvenirs, des tranches de vies indélébiles parmi les centaines de familles installées ici, au plus proche de l’usine. Les hommes ont dompté le métal en fusion pour la toute-puissance industrielle, acceptant des décennies de labeur, sans broncher, parfois dans des conditions dantesques, une chaleur écrasante, la poussière, des fumées grasses. Des vies parfois abrégées dans un environnement nocif…

« L’entreprise fut l’un des plus gros employeurs de la région, pendant plus de cinquante ans, témoigne Christian Carré, élu et animateur culturel de Saint-Satur. Plein de copains y ont travaillé, on trouvait facilement du travail, ici, à Bernard-Moteurs, comme dans d’autres grandes entreprises de Cosne, Myennes ou Saint-Père… ».

À l’heure du bilan, bien sûr, le nombre d’emplois pourvus et l’impact socio-économique des fonderies durant près d’un siècle, pèsent très lourd. La vigne ne représentait pas autant d’emplois en Sancerrois qu’aujourd’hui. Dans toutes les familles, on compte un ou plusieurs membres ayant travaillé à la FASS ou chez B.M?! L’ancien maire de Saint-Satur, Patrick Timmerman en est un parfait exemple.

« Mon père et ma mère ont travaillé à la FASS », explique-t-il, , « ma mère fut secrétaire de direction, de 1946 à 1962. À son départ en retraite, c’est Claude Sineau qui a pris la suite… Mon père était le chauffeur du patron, il entretenait aussi le bus de transport des ouvriers et un autre véhicule ».

Fonderies Fass : sept ans après la fermeture, que sont devenus les salariés ?

Il se souvient bien de cette époque où, gamin, il découvrait l’envers du décor, les couloirs, les bureaux de l’usine, les ateliers d’usinage. Ces années où le travail était abondant et la réglementation sociale tout autre : « Mon père faisait jusqu’à soixante-quatre heures par semaine, plus on bossait, plus on était payé?! Il travaillait à l’usinage des patins de frein pour la SNCF, des carters de moteurs Berliet ou des cylindres de 2 CV Citroën. »

À travers leurs mots, leurs regards, le métal fondu n’a jamais vraiment fini de couler et l’histoire des fonderies demeure bien présente dans la ville.

Alors, quid de l’avenir Le site fermé depuis douze ans est géré par l’État qui compte bien s’en débarrasser… La ville ne veut pas forcément rayer ce pan d’histoire d’un trait de plume. Un acte mémoriel fort reste à accomplir, réaffecter le lieu, conserver une empreinte Une fois dépolluée de ses scories (en surface), la plateforme de 8 hectares, non inondable, bien située pour amener des emplois, contribuera au renouveau de la ville.

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