Automobile : trop nombreux, peu rentables, les constructeurs chinois luttent pour leur survie
La vingtaine de constructeurs automobiles chinois se livre une concurrence acharnée. Au total, une quinzaine d’entre eux affiche des pertes. Seuls dix devraient survivre, estiment les experts.
Par Raphaël Balenieri, Guillaume Guichard Publié le 24 avr. 2025
Démesure, pléthore de marques et de constructeurs… Le Salon automobile de Shanghai, qui se tient jusqu’au 2 mai, est à l’image du marché chinois. Pas moins d’une vingtaine de constructeurs locaux, et près de 150 marques, se battent au corps à corps pour se faire une place dans le marché de la voiture électrique chinoise en pleine expansion. Leur obsession : faire partie des survivants, lorsque la poussière retombera. « La volatilité des marques et des produits reste très élevée », reconnaît Chong Jooi Sng, de l’Association des concessionnaires chinois.
Certains acteurs ont déjà jeté l’éponge. Parmi eux, les start-up Aiways, Byton, Jiyue et HiPhi (qui avait recruté des anciens cadres dirigeants de Jaguar). « Nous dénombrions encore 146 marques en 2024, contre 160 en 2023 », analyse Alexandre Marian, associé chez AlixPartners, devant les concessionnaires français réunis à Shanghai par leur fédération professionnelle Mobilians. « Cela cache la disparition de 28 marques, remplacées partiellement par 14 nouvelles. »
Un constructeur sur cinq dans le vert
Très peu de constructeurs réussissent à atteindre le seuil de la rentabilité. Seul un sur cinq est aujourd’hui dans le vert. Il n’y a pas de secret : ce sont les volumes qui le leur permettent, quatre d’entre eux figurant dans le top cinq du marché.
Parmi eux, le géant BYD, qui engloutit 34 % du marché des véhicules électrifiés, mais aussi Geely, Li Auto (très bon dans l’hybride) et SERES. Il faut ajouter, moins gros, le partenaire de Stellantis à l’international, Leapmotor, qui a atteint l’équilibre au quatrième trimestre 2024. « Nous ne pouvons pas continuer à avoir autant d’acteurs », se plaint d’ailleurs Stella Li, la numéro deux de BYD.
« Il y a cinq ans et demi, une centaine de constructeurs s’entretuaient sur le marché et nous prévoyions déjà que seuls cinq ou dix d’entre eux survivraient, témoigne un banquier actif en Chine. Aujourd’hui, ils sont toujours une centaine, et on continue à penser que ce n’est pas tenable et qu‘une dizaine seulement survivra. »
La consolidation du marché automobile chinois est déjà lancée. Comme souvent, l’impulsion est donnée par le gouvernement chinois : Dongfeng (entreprise d’état) engloutit Chang’an (autre entreprise d’état).
En Chine, plusieurs rumeurs circulent sur le prochain candidat à une fusion (probablement BAIC)…