La précédente édition du Salon aéronautique du Bourget remonte à 2019
les Echos – Extraits Par Bruno Trévidic
Le Salon de l’aéronautique et de l’espace sera avant tout celui des grands défis de la prochaine décennie.Le « Paris air Show » servira, une fois de plus, de scène médiatique au match entre Airbus et Boeing.
Mais les véritables enjeux du Salon tourneront plutôt autour de la difficulté de remplacer les départs à la retraite de la génération du « baby-boom » et de consolider les prochaines étapes du long chemin vers la décarbonation de l’aviation.
Au cours des huit derniers mois, Boeing et Airbus ont ainsi enregistré certains des plus gros contrats de leur histoire
Une production d’avions encore insuffisante
Mais aussi parce que, du fait de difficultés persistantes au sein de la chaîne de fournisseurs, Airbus et Boeing restent tous deux dans l’incapacité de produire autant d’avions que le marché pourrait en absorber. Et donc, de proposer des dates de livraisons attractives. Chez Airbus, les premiers créneaux disponibles pour la livraison d’un A320 moyen-courrier – le « best-seller » d’Airbus – ne sont pas avant 2029.
Ce déséquilibre entre l’offre et la demande pourrait durer « encore cinq ou six ans », le temps pour la myriade de sous-traitants de reconstituer leurs capacités de production, avec des marges de sécurité suffisantes.
« Le nombre de livraisons restera limité par la situation de la chaîne de sous-traitants pendant encore quelques années », confirme le PDG d’Airbus, qui a simplement reporté à 2023 l’objectif de livraisons non atteint de 2022, soit 720 avions.
L’enjeu des embauches
Le Salon du Bourget pourrait toutefois contribuer à résorber l’un des principaux goulets d’étranglement de la chaîne de production. A savoir le manque de personnels qualifiés, dont souffrent tous les acteurs de l’industrie aéronautique, en France comme ailleurs. « C’est devenu le problème principal » ;
Comme lors des éditions précédentes, une large place sera faite sur le Salon au recrutement, avec plusieurs opérations de séduction en direction des jeunes et des demandeurs d’emploi le vendredi. Le Groupement des industries aéronautiques (Gifas), qui organise le Salon, chiffre à 25.000 le nombre des postes à pouvoir en 2023.
L’autre thématique dominante du Salon aéronautique est sans surprise, la décarbonation du transport aérien. Avec cette année, un focus particulier sur ce qui constituera le principal levier de cette décarbonation : les carburants d’aviation durable (CAD). Mais aussi la poursuite des efforts de recherche en matière de propulsion.
La 4e révolution de l’aviation
« La décarbonation est la 4e révolution de l’aviation, après les premiers vols, la sécurité et la démocratisation du transport aérien ». Le président de la République a lui-même donné le « la » dès vendredi, en annonçant un effort financier supplémentaire du contribuable, de plusieurs centaines de millions d’euros, en faveur de la prochaine génération d’avion d’Airbus et du moteur ultra-sobre « Rise » de Safran, ainsi que des projets d’appareils à propulsion électrique ou à hydrogène.
e quoi permettre à la filière aéronautique française de continuer à développer la prochaine génération d’avion moyen-courrier qui devrait succéder à l’A320 vers le milieu de la prochaine décennie, avec une consommation de carburant réduite de 20 % et la capacité de voler avec 100 % de carburants d’origine non fossile. Mais aussi un premier petit avion à hydrogène, annoncé par Airbus pour 2035.