L’Ardennais – merci à Fabrice Morassi –
Créée par cinq ex-salariés d’ITC La Doncheroise à la veille de la crise sanitaire, la fonderie d’aluminium a réussi à conquérir de nouveaux clients.
Valérie Giacobbe et Cédric Damerose, cogérants de la jeune scop, présentant une bride de sortie de trou d’homme pour citerne, une des pièces maîtresses de l’entreprise.
C’est en mars 2020, à la veille la crise sanitaire, qu’ils ont créé, sans trop de moyens, leur entreprise sur les cendres d’une société qui venait de mettre la clé sous la porte. Telles pourraient être les premières lignes d’un scénario catastrophe. Mais cela semble pourtant être le début d’une belle histoire. Celle de L’Alu Doncherois, la société coopérative fondée par cinq ex-salariés d’ITC La Doncheroise, liquidée en février 2020.
Créée avec le dispositif ARCE
Plutôt que d’aller pointer la tête basse, ces travailleurs optimistes ont, grâce au dispositif ARCE (Aide à la reprise ou à la création d’entreprise) de Pôle emploi, transformé une partie de leurs allocations-chômage en mise de départ.*
Le capital a servi à racheter les machines sur lesquelles ils avaient travaillé pendant des années. Pour la matière première, ils ont bénéficié de coups de pouce de clients et fournisseurs qui, comme eux, croyaient au potentiel de l’entreprise. Mais pourquoi persister alors que l’on sait bien que le statut de coopérative ne transforme pas une entreprise structurellement déficitaire en une entreprise viable ? L’équipe de L’Alu Doncherois avait compris qu’il fallait s’attaquer, de front, aux maillons faibles de leur ex-entreprise.
« Des activités n’étaient pas rentables, explique Valérie Giacobbe, cogérante. Nous sommes allés voir les clients pour leur dire qu’il fallait trouver une solution pour continuer à les fournir sans que nous perdions d’argent et en faisant même en sorte que nous en gagnions un petit peu. » Devant cette problématique, certains sont allés voir si l’herbe était plus verte ailleurs… avant finalement de revenir se repaître dans les prés doncherois. Il faut dire que les fonderies d’aluminium ne courent pas les rues. La pépite ardennaise dispose d’un savoir-faire pointu, notamment dans l’une de ses spécialités, les brides de sortie des trous d’homme dans les citernes. « Ce sont des pièces très techniques qui doivent résister à la pression et rester soudables », précise Cédric Damerose, cogérant.
L’entreprise travaille aussi pour le médical, et notamment pour l’équipementier Kinetec, à Tournes, pour les marchés du recyclage de l’air et de la canalisation. De quoi s’occuper même pendant les confinements qui n’ont d’ailleurs pas trop fait souffrir la Scop (société coopérative et participative) qui n’a eu que quelques heures de chômage technique à concéder. « Nous avons même trouvé de nouveaux clients dans l’agricole et le mobilier urbain », dévoile Valérie Giacobbe.
Depuis sa création, l’entreprise a déjà recruté trois salariés et un apprenti. Et elle affiche un premier exercice tout juste à l’équilibre. On a vu pire scénario.
https://www.lardennais.fr/id257689/article/2021-05-17/la-scop-lalu-doncheroistire-son-epingle-du-jeu
