ANDENNE – On y fond des milliers de tonnes de plaques d’égouts et d’avaloirs:la fonderie Lecomte recevait hier le président du PS Paul Magnette.
Mais c’est à l’intérieur que l’investissement (20 millions d’euros en cinq ans) prend tous ses effets. «L’outil était en fin de vie, il a fallu tout remettre aux normes en matière de sécurité et de respect de l’environnement, explique Stephan David, le directeur financier. Nous avons aussi travaillé à l’amélioration des relations avec le voisinage en réduisant l’impact de notre activité. Nous avons modifié les process pour limiter efficacement les désagréments liés aux odeurs, au bruit, aux poussières.»
Ces investissements ont donné un coup de fouet à l’activité. Le chiffre d’affaires a grimpé de 18,5 millions d’euros en 2008 à 37 millions d’euros en 2013. L’emploi a suivi une courbe semblable: de 137 équivalents temps plein en 2008, on est passé à 203 en 2013. Avec en prévision une quinzaine d’engagements d’ici 2016 pour assurer alors une production annuelle de 32 000 tonnes de fonte. Le double de ce qui sortait des lignes de production en 2008, rien de moins. Pour soutenir cette croissance, de nouveaux investissements de l’ordre de 4,5 millions d’euros sont programmés sur les trois prochaines années.
Vers la France
Fondatel Lecomte est la dernière fonderie belge à produire des fontes de voirie. Son catalogue présente 1 200 références, dont une centaine fournit 80 % du chiffre d’affaires: avaloirs, plaques d’égouts, trappes de chaussées… La fonte, c’est lourd, cela pousse à se tourner vers des marchés proches. Les produits Fondatel sont distribués surtout en Belgique et en France (95 % du chiffre). L’obtention prochaine de la norme française «NF» ouvre d’ailleurs de belles perspectives de développement sur les marchés publics outre-Quiévrain. Une autre certification protège l’activité de la fonderie face à la concurrence chinoise ou indienne. «Nous sommes certifiés Copro, ce qui signifie que nos produits de voirie résistent parfaitement au passage répété de charroi lourd, explique Stephan David. C’est une qualité dont tout le monde ne peut pas se prévaloir.»
A. Deb.