La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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lundi 13 Mar, 2023

La première usine de batteries pour véhicules électriques de l’Hexagone

est en train de sortir de terre à Douvrin Billy Berclau . Les investissements sont lourds et les dimensions impressionnantes. L

Achevé à l’automne, le premier bloc de production de l’usine d’ACC fait 644 mètres de long sur 94 mètres de large. La partie la plus élevée du bâtiment fait 34 mètres de haut.

Chaque jour, douze conteneurs de machines arrivent par camion sur le site de Douvrin/Billy-Berclau. Certaines machines valent plus de 1 million d’euros pièce et les contrôles à réception peuvent nécessiter plus d’une semaine. Cachés sous des bâches bleues, ces équipements sont destinés à la construction de la première grande usine française de modules de batteries pour véhicules électriques. Cette gigafactory aura une capacité de production de 40 GWh par an en 2030. De quoi équiper plus de 500.000 voitures électriques.

L’usine est construite par Automotive Cells Company (ACC), une société créée en août 2020 et détenue à parts égales par Stellantis, TotalEnergies et Mercedes.

A Douvrin/Billy-Berclau, l’usine s’installe sur un site industriel existant, utilisé par Stellantis pour fabriquer des moteurs thermiques. ACC y occupe une superficie de 34 hectares. Il suffit de traverser la route pour passer d’un site à l’autre. Aujourd’hui, 500 à 600 employés de prestataires travaillent sur le chantier,

Sur place, le sentiment de participer à un projet exceptionnel est perceptible. Auparavant, Quentin Latko

Avec ce projet, on a le sentiment de continuer l’activité de la région, du secteur, mais autrement. On retrouve la même ambiance, la même solidarité sur cette nouvelle usine qu’à la Française de mécanique la filiale de Stellantis qui produi… car il y a beaucoup de collègues en reconversion. »

La partie la plus élevée du bâtiment fait 34 mètres de haut. Elle abrite le début du processus de fabrication des électrodes : la production d’un mélange homogène à partir de différentes poudres de matériaux (cobalt, nickel, manganèse ou oxyde de lithium).

La gigafactory en chiffres

Activité : fabrication de cellules et de modules de batteries

Investissements : environ 2,4 milliards d’euro

Effectifs : 2.400 salariés prévus en 203

Il faut bien comprendre que l’industrie européenne se lance dans la bataille avec au moins dix ans de retard sur l’Asie. Il y a un énorme apprentissage industriel à mener. A Douvrin/Billy-Berclau, les fournisseurs de biens d’équipements sont à 20 % coréens et à 80 % chinois.

En 2009, la décision de Pékin d’aller vers la voiture électrique a permis à la Chine de créer tout un écosystème. « A l’exception de l’assemblage des modules, fourni par Comau, il n’y a pas un morceau du process qui soit fourni par des entreprises européennes d’équipements », pointe Yann Vincent. La partie mécanique de l’usine est par exemple entièrement livrée par deux sociétés chinoises, Lead et Hynn. Pour ACC, sécuriser et renforcer les relations avec ces fournisseurs est essentiel car ils sont très courtisés.

« Cette industrie n’existe absolument pas en Europe.

Des projets concentrés dans les Hauts-de-France
Les batteries « made in France » pour véhicules électriques ont visiblement une terre d’élection : les Hauts-de-France.

Après la gigafactory de Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, deux grands projets liés à Renault vont s’installer dans la première région automobile française.

Le groupe asiatique Envision AESC va investir 1 milliard d’euros pour construire une usine à Douai en 2024

tandis que la start-up française Verkor prévoit la construction d’un site à Dunkerque en 2025 pour un montant de 1,5 milliard d’euros. L’ensemble pourrait représenter jusqu’à 7.500 emplois directs et 15.000 emplois indirects selon la région.

Un secteur à la fois capitalistique et artisanal

L’usine de Douvrin/Billy-Berclau devra ensuite relever le défi du coût de l’énergie. La consommation d’électricité du site représentera l’équivalent de la ville de Marseille.

Dans les modules de batterie, ACC vise une part de marché de 15 à 20 % à l’horizon 2030 en Europe. La société a déjà des contrats de fourniture avec Stellantis et doit signer avec Mercedes cette année.

A Douvrin/Billy-Berclau, le chantier change de visage chaque jour. Les délais et les coûts du projet sont tenus. Mais c’est sans doute la partie la plus facile de l’affaire. Le calage de la production sera, lui, le véritable défi.

Zone de commentaire !

1 commentaire pour : "La première usine de batteries pour véhicules électriques de l’Hexagone"

  1. C’est un des fronts les plus chauds de la bataille des investissements verts que se livrent actuellement les Etats-Unis et l’Europe. Les deux continents ont un besoin criant d’usines géantes pour fabriquer des batteries pour voitures électriques, et les industriels sont tentés de faire grimper les enchères en matière de subvention.

    Avec l’Inflation Reduction Act (IRA) , un large plan doté de 369 milliards de dollars, l’administration Biden a tapé très fort l’été dernier, courtisant à coups de milliards de dollars les constructeurs automobiles européens afin qu’ils viennent installer leurs « gigafactories »

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