A côté de cela, l’Asie du Sud-Est s’impose comme une puissance montante. La Thaïlande est en passe de devenir un hub de production automobile pour l’ensemble de la région, et certains marchés comme l’Indonésie ou la Malaisie, deviennent attractifs.
L’autre explication de cette croissance réside dans la renaissance du marché américain, qui a été plus rapide que prévu. En face de ça, nous sommes face à une Europe en voie de stabilisation. Il y a un consensus assez large sur le fait que le creux a été atteint au milieu de cette année. En revanche, nous ne voyons aucune perspective de reprise significative se dessiner aujourd’hui.
Nous investissons sur le long terme dans les plastiques composites, alliances entre les résines plastiques et les fibres qui peuvent être naturelles, de carbone ou de verre. Ces matériaux, d’une résistance équivalente à l’acier ou l’aluminium, offrent un gain de poids énorme et pourraient être source de changement majeur dans l’automobile.
Croyez-vous au rebond industriel de la France ?
Oui, il y a un potentiel, des capacités d’ingénierie et d’excellence industrielle extrêmement fortes, mais aussi une prise de conscience de tous les acteurs. L’obstacle essentiel vient du poids de la « superstructure », les 57 % de dépenses publiques.
Vous ne pouvez pas faire vivre 57 % d’une économie au crochet des 43 % restants, alors que dans les autres économies, les 40 % de dépenses publiques sont supportés par les 60 % de l’économie productive.
Je crois fortement au projet de véhicule à deux litres aux 100. Tout le monde sait qu’il va falloir baisser drastiquement les consommations des voitures et que cela restera le coeur du problème et du potentiel de l’industrie automobile. Il faut rassembler un éventail de technologies, sur les moteurs, sur l’allégement des voitures, les roulements et l’aérodynamique.
Yann Delabrière est PDG de Faurecia depuis 2007.