La fonderie et Piwi

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Par : piwi
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mardi 25 Juil, 2017
Catégorie : Selon la presse

La fonderie Sambre et Meuse, des sommets à la liquidation

Il est un ancien fleuron de la métallurgie française que le bassin de la Sambre regrette. Basé à Feignies, tout le monde connaît Sambre et Meuse et son histoire si tumultueuse.

Tout avait pourtant bien commencé en 1942, lorsque les Aciéries de Sambre et Meuse (créées en 1901) et la société des usines et aciéries de Feignies (de dix ans sa cadette) se regroupent pour ne former qu ‘un. Environ 2 500 salariés produisent alors des pièces en acier moulé spécifiquement pour les chemins de fer.

Le géant de la fonderie devient un véritable mastodonte en 1970, lorsqu’il développe le plus grand chantier européen de moulage. Les ouvriers ne le savent pas encore, mais la fonderie est à son apogée. Car les années passent et la concurrence se fait de plus en plus rude.

Au début des années 1980, les premiers licenciements économiques sont annoncés. Cinq ans plus tard, pas moins de 350 ouvriers sont laissés sur le carreau. Et malgré l’espoir provoqué par le rachat de Manoir Industrie en 1995 – qui annonce à l’époque un plan pluriannuel d’investissement de 40 millions de francs –, Sambre et Meuse va lentement décliner jusqu’au début des années 2000.

L’industrie ne compte plus que 470 salariés. Pire, un plan social est envisagé par les actionnaires de Manoir Industrie à la suite d’une baisse importante des commandes. Plus de 250 postes sont supprimés. Le groupe décide de se désengager et l’usine est revendue en 2002 à sept de ses cadres et à des investisseurs extérieurs. On croit alors que Sambre et Meuse est repartie comme en l’an 40. Mais le tour de montagnes russes n’est pas terminé. Justement, un conglomérat russe rachète le tout en 2010. Pourtant, le 9 mars 2015, le couperet tombe. Le tribunal de commerce de Valenciennes prononce la liquidation judiciaire. Deux offres de reprise ne suffiront pas à renverser la tendance. Mi-septembre, une vente aux enchères est organisée. La fin d’une époque.

Un devenir toujours en suspens
Le site est toujours entre les mains du liquidateur judiciaire, deux ans après la prononciation du jugement. Photo Sami Belloumi
Le site est toujours entre les mains du liquidateur judiciaire, deux ans après la prononciation du jugement. Photo Sami Belloumi
La liquidation à peine prononcée, les ouvriers se sont lancés à corps perdu dans une tentative de sauvetage de leur usine. Pneus et palettes sont brûlés, bogies et chariots élévateurs amenés devant la grille. La fonderie est littéralement bloquée dans un climat parfois très tendu.

Mais rien n’y fait. La vente aux enchères a bien lieu en septembre 2015 et Pascal Varin, directeur douaisien du groupe Titagarh à l’époque, acquiert le mobilier de la fonderie en un seul lot pour la modique somme de 1,8 million d’euros. Les machines sont démantelées à la fin de l’année.

Aujourd’hui, la question du devenir de cette friche industrielle plantée rue des Usines demeure en suspens. Le site est toujours entre les mains du liquidateur judiciaire qui ne semble pas pressé de lui trouver une reconversion. Et l’Agglo dans tout ça ? Propriétaire uniquement de quelques parcelles situées tout autour de la fonderie, la CAMVS réfléchit à la signature d’une convention avec l’Établissement public foncier (EPF). Pour l’heure, rien n’est acté.

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